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m'égarer en chemin, car je n'arrête réellement point.
L'auteur de l'Imitation dit que ceux qui voyagent
, beaucoup se sanctifient bien rarement. J'en fais moi-
~ même la triste expérience, et cependant je craindrais
• de me sanctifier moins en m'arrêtant. J'ai parfois
bien des soucis, bien des inquiétudes. J'ai un champ
d'une immense étendue à défricher et le terrain est
des plus ingrats. Le sol aurait besoin d'une culture
assidue, nous ne pouvons le cultiver qu'à la hâte,
qu'en passant; l 'homme ennemi cultive de son côté;
il a plus de moyens que nous, c'est désolant 1 Je
m'adresse au bon Dieu, je m'adresse à tous ses saints
des deux mondes; à tous je demande des prières, à
quelques-uns de l'argent. Misérable argent ! Je
voudrais que ce ne fût point une chose nécessaire.
Autrefois un protestant me disait: C'est inutile de
vouloir nons tenir tête, Monseigneur; vous n'êtes pas
assez riche ponr cela. Je lui répondis avec une cer-
taine fierté que dans un pays comme le nôtre, il était
plus nécessaire de savoir supporter les privatioDs
que de les éviter avec de l'argent. C'est bien vrai;
avec peu DOUS pouvons beaucoup plus que les pro-
testants avec beaucoup. Mais cependant pour fonder
et entretenir des missions, des écoles, la patience et
la persévérance ne suffisent pas. Je recommande
tont particulièrement à vos prières une œuvre bien
importanté pour l'avenir de nos missions, et je prie
vos Révérendes Mères de bien vouloir la recom-
mander au bon Dieu d'une manière spéciale. Il exis'te
en France une association en faveur des Ecoles
d'Orient. Je voudrais qu'il y en eût une aussi en
faveur de nos écoles. Il faut nécessairement que le
bon Dieu sé montre d'une manière ou d'une autre.