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106 JlON8EIGNEUB GBANDIN J'OU8 PABLE. "
J'ai prié le rédacteur en chef de 1'Univers de vouloir
populariser cette idée et je m'adresse ft un Mis-
sionnaire français, Monsieur Combalot pour qu'il
entreprenne lui-même cette importante fondation. Je
m'adresse à vous, chère cousine, à votre neveu, pour ~ , ,
que vous la reoommandiez et )a fassiez recommander 1
au bon Dieu, car pour le succès de cette importante, 1
j'ai encore plus besoin du bon Dieu que de ses saints. \
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1
AlDNSEIGNElLR GEUlNDIN
FAIT "pIltCHEB LE DIABLE" 1
Monseicneur Grandin n'a pas été lent A saisir la mentalité des
tribua indiennes j il connaissait leur point faible.
De tout ce que j'ai reçu les images m'ont fait un
plaisir particulier. Je ne donnerais pas les beaux
diables que j'ai reçus pour' uno pile de crêpes
quoique ce fût une chose bien précieuse dans le Nord. l
Lorsque ces effets sont arrivés au fort, un de mes
sauvages les moins zélés m'y conduisit dans son
canot et me ramena avec ce précieux dépôt, sous
condition que je lui donnerais une grande image.
Quand j'eus découvert mon beau diable, bon ! me
'dis-je, voilà qui lui convient et je le lui portai
aussitôt. Après avoir déroulé l'image, il fit une gri-
mace et ft peu près aussi belle que celle du diable lui-
même; puis détournant les yeux en me remettant
l'image: Je ne veux point de cela, me dit-il; donne-
moi une belle image qui me fasse souvenir de Dieu.
Mon garçon, lui dis-je, tu as besoin de te souvenir
1 Lettre à .e. paronts,,- Ile à la Cro•••• 14 janvier lS59.
-CFG