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tifier par la pratique des vœux religieux, par le tra- •
vail et la prière. Je ne consentirais point à payer le \
voyage de quelqu'un qui ne donnerait pas de grandes
garanties, qui ne viendrait pas avec l'intention de
mourir dans mes missions. Bien que j'ai grand
besoin de sujets, je ne veux cependant que de très
bons. Ce que je veux surt<lUt, ce qui est absolument
indispensable, c'est une vraie bonne volonté, c'est
un grand dévouement et un véritable esprit d'abné-
gation.
LES TRllCllS D1JN MISSIONNAIRE 1
Monseigneur Grandin vient d'être, depuis deux: anl, placé à la
tête d'un immense Vicariat, qui va devenir Boua peu le
diocèse de Saint-Albelt. Toul est à créer: paroisses, mi&-
sions, chapelles, écoles, orphelinats, ete. A côté de lui, les
protestants le talonnent; l'immigration va déferler. Et
l'ÉvAque est pauvre, dénué de tout.
Je viens d'écrire à votre neveu. Je serais
presque tenté d'en rester là, supposant bien que vous ~
verrez la lettre que je lui écris; mais j'écris en dipit
d'un sauvage qui m'ennuie et me fatigue de ses \
questions. Il m'est difficile d'écrire et lui répondre, \
et c'est presque toujours ainsi qu'il me faut faire. J
Demandez pour IJl()i au bon Dieu la patience; j'en \
ai bien besoin. Et vous, chère cousine, que devenez-
vous maintenant' TI me semble que vous devez avoir
bien vieilli, car je me trouve moi-même bien vieux et
assurément je ne vous atteindrai point pour cela. Il
me semble que vous avez votre retraite, je n'espère
la mienne qu'au pàradis. Obtenez-moi de ne pas
1 Lettre à la cousIne Sœur Anne-Harie, Carm611té. - Lac
Caribou, le 2 juin 1870. - CFG