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110     MONSEIGNEUR GRANDIN VOUS PAIlLE • ••

     /        barrassé, car je le récitais en montagnais. A la fin
              de la prière du soir, je voulus vous bénir tous comme
              deux ans avant. Vous supposez peut-être, bien chers
              parents, que dans mes voyages parfois pénibles, de
              tels souvenirs doivent me faire de la peine. Pas le
              moins du monde; ils me font au contraire, je vous
              aseure bien, grand plaieir. Voue savez tous combien
              je vous aime, combien j'ai été heureux de pouvoir
              paeeer encore quelques joure au milieu de vous, eh
              bien 1malgré tout cela, même dans mes plue mauvais
              moments, si toutefois je dois les appeler mauvais,
              je n'ai jamais regretté les oignons d'Egypte; et je
              snis comparativement plus heureux de travailler et
              de souffrir loin de vous pour la gloire de Dieu, que
              de jouir avec vous pour ma propre consolation. Ainsi
              donc, chers parents, ré,jouissons-nous de tout ce
              qui peut nous être pénible, en pensant au profit que
              nous en retirerons; et si vous voulez me faire de la
              peine écrivez-moi des Jérémiades, pour me dire que
              vous ne pouvez que souffrir parce qu'il y a tant de
              temps, à pareille époque, j'étais au milieu de vous,
              et que. maintenant j'en suis bien éloigné. De tels
              souvenirs doivent nous réjouir et non nous attrister.
              Je voudrais, chers parents, que mon éloignement, que
              ma vie de sacrifices, vous profitât comme à moi et
              même davantage et cela dépend de. vous.


               (Note de l'Éditeur: Apràs avoir terminé le r~it de son voyage,
                   le jeune évêque missionnaire raconte son arrivée au Fort
  i                Le chef-traiteur du poste, quoique protestant,
                   Norman.)


  f           me reçut de son mieux et m'a donné ce qu'il pouvait.
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