Page 101 - monseigneur
P. 101
APOSTOLAT Ml8810NNAIIlIJ 101
ter la vie de missionnaire; ce sont des folies dont il
faut bien se garder. Oe à quoi on doit s'exercer c'est
à la patience, à la prudence, à la constance.
•
A UN ASPIIlIlNT MISSIONNAIRE 1
Pour toi, cher enfant, tâche de te guérir, con·
tinue à entretenir le bon Dieu de tes projets,
demande-lui pour cela la santé et surtout la sainteté.
Exerce-toi avant tout à devenir un saint; ta mau·
vaise santé même est un bon moyen pour cela. Ton
oncle de Martigné serait, je crois, désolé, s'il savait
tes projets. Oomme ils ne sont pas réalisables au-
jourd'hui et que tu peux changer d'avis, il est peut·
être mieux de ne rien lui en dire. En tout cas, cher
enfant, dans toutes tes déterminations, ne cherche
que Dieu, sa plus grande gloire et ton salut. Ne te
fais point missionnaire pour moi, ni pour ton frère;
ne te fais point missionnaire pour être heureux, ni
pour avoir des consolations. La vie du missionnaire
et celle du prêtre en France aussi, du reste, doit
être une suite de sacrifices, une oblation continuelle.
Prie, bien cher enfant, et moi, dans les différents
pèlerinages que je vais faire, je vais bien prier pour
toi et pour tes frères. Prie bien pour le cher Léon;
il paraît qu'il se néglige de nouveau. Je vaie lui
écrire; tu me diras quel a été l'effet de ma lettre.
Soigne bien ta santé, cher enfant, confortare et
robustus esto pour le corps et pour l'âme; deviens
un saint et cet avis n'est pas pour toi, il est pour tes
1Lettre. 100 neveu, l'abbé Augultlo G..ndlo. _ Paril, le
7 février 187S. CFG