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généralement mieux; on peut plus compter sur eUL
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Avec le temps, on finit par se former un petit éta- j
blissement où l'on n'a pas absolument trop à souf-
frir physiquement parlant. Pour la souffrance mo- 1
rale, mon cher enfant, elle fut de tous les temps et
de tous les lieux. Je suppose que tu viennes dans une !
mission; tu y viendras, j'en suis convaincu, avec t
toute la bonne volonté possible, mais tu ne seras point f
parfait; tu souffriras de tes imperfections, tu souf- ,
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friras des miennes, de celles de ton confrère. Si, avec t
tout cela, les peines te manquent, tu auras le talent
de t'en faire; ceci, cher enfant, n'est pas particulier
à mes missions, mais commun à toutes, j'oserai dire,
à toutes les positions. Jete dis cela parce que on
semble croire qu'en religion et en mission, nous
sommes tous des saints. C'est un peu vrai; mais nous
ne cessons pas pour cela d'être les enfants d'Adam.
Pour ce qui est de la nourriture, la difficulté n'est
point du tout ce qu'on se figure, et ces difficultés vont
toujours en diminuant. Tn me dis, cher enfant, que
tu serais content si le bon Dieu t'appelait à venir me
rejoindre. Je ne voudrais pas te dire un mot pour
t'attirer à moi. C'est au bon Dieu à tout faire; con- 1
sulte-le, prie bien sa Sainte Mère, fais-toi bien con- 1
naître à ton directeur, qui a plus que moi grâce d'état
pour te guider dans cela. Surtout ne viens point par
enthousiasme. Viens pour travailler, souffrir et
mourir et tout cela sans grande consolation qu'en
Paradis. Mais n'oublie pas que tu sois missionnaire
ou non, il faut être un saint. J'ai entendu parler
d'un séminariste du Mans qui autrefois faisait des
mortificationS" extraordinaires, couchait sur le pavé
de sa cellule, pour voir s'il pouvait plus tard suppor-