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SOUVENIRS . ... UNE NUIT DE CAMPEMENT 1
Lors de son sacre en France en 1859, Monseigneur Grandin eut
le bonheur d'assister à quelques !êtes dana sa famille. De
retour dans ses lointaines missions du Mackenzie, il rap-
pelle, deux ana plus tard J le souvenir des jours passés chez
lion frire, l'abbé Jean, curé de GrenOU2:.
Le 19 janvier fête du Saint-Nom de Jésus, que
1 nous célébrâmes ensemble à Grenoux avec tant de
1 bonheur il y a deux ans, je pensais à vous plus que
d'habitude et priai aussi beaucoup plus pour vous.
j Je fus loin d'avoir autant d'agrément que deux ans,
car à part le jour de mon arrivée, ce fut la journée
1 la plus difficile du voyage. Nous trouvâmes une
vieille maison abandonnée qui nous servit de lieu de
repos, mais nous eûmes beaucoup de peine d'y
parvenir. Cette maison abandonnée est le vieux Fort
Norman placé à l'endroit où la rivière du Lac d'Ours
se jette dans la rivière Mackenzie. C'est la réunion
,de ces deux grands cours d'eau qui rendait la r.ivière
impraticable et dangereuse. Enfin nous pûmes
arriver quoique tard dans notre baraque. J'y
trouvai un petit banc dont je m'emparai bien en-
tendu. Mais me trouvant bien plus à l'aise qu'en
campement, je récitai l'office du Saint Nom de
Jésus; j'eus cependant presque tout le temps une
distraction dont je ne pouvais me défendre. Et d'où
me venait cette distraction qui me fit presque r.ire T
Du souvenir que j'avais conservé de'notre réunion de
famille. Si vous vous en souvenez, le soir, lorsque
nous entendions le vent souffler et la plui.e tomber,
1 Lettre à s.. parents. _ Fort Norman, 27 janvier 1882.
-CFG