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APOSTOLAT MISSIONNAIRE 107
du bon Dieu et du diable; l'un ou l'autre doit être
ton maître. Jusqu'à présent tu as semblé préférer le
Diable à Dieu. Es-tu encore de cet avis t Lequel
veux-tu avoir pour père t Ah 1 c'est celui-ci, dit-il,
en montrant l'image de Jésus-Christ. Je luis fis
accepter l'image afin qu'elle pût aussi épouvanter sa
malheureuse famille qui ne semble prier que de nom..
Pauvre Diable, je lui fais remplir un triste rôle 1 Je
le fais prêcher notre sainte religion; si j'apprends
qu'un mari veut changer sa femme pour une meil-
leure, je lui envoie aussitôt mon diable, sachant bien,
lui dis-je, que si tu es assez mauvais pour rejeter
ta femme, tu n'auras plus Dieu pour Père, mais ce
sera celui-là. Choisis maintenant, tu es libre. Et mon
homme en conclut qu'il vaut mieux avoir pour com·
pagne une mauvaise femme qu'un si vilain diable
pour maître, et de nouveau il s'accorde avec sa dame.
Le diable est pour moi le remède à tous les maux.
Pauvre diable 1 Je ne suis pas surpris qu'il fasse
de si vilaines grimaces. Vous serez surpris, scanda-
lisés peut-être de la manière dont j'instruis mes sau-
vages, mais il faut vous rappeler que pour la plupart
on ne peut parler ni à leur intelligence ni à leur
cœur; il leur faut du matériel pour leur faire com-
prendre un peu le spirituel. Voilà pourquoi j'aime
tant les images; je voudrais pour tout, avoir un
catéchisme en images. J'ai été bien touché ausSi des
oadeaux des petits enfants. Pauvres petits 1 TI a
dû leur en coûter de se défaire ainsi de leurs prix.
Si par hasard je m'en vais, je veux à mon tour leur
donner des prix ou si je ne le puis, je veux au moins
leur prouver que moi aussi je les aime.