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384                 LA COLONISATION DE LA

          quoique, dans les années ou nous n'importons pas de blé, nos exporta-
          tions à ce pays n'excédent pas le tiers de ce qu'elles étaient avant l'année
          1810.
               "L'expérience que nous avons maintenant des effets de cette politi-
          que perverse et ruineuse, devrait surement suffire pour nous engager à y
          renoncer pour toujours.   Comme l'acte de 1810, par lequel les droits sur
          le bois de la Baltique ont été doublées, doit expirer cette année, le parle-
          ment aura occasion de considérer, dans la session actuelle, s'il est à pro-
          pos de le renouveler.   Il nous paraît impossible que, dans l'état .où se
          trouve actuellement le pays, et vu les effets qui ont déjà résulté.de cet
          acte, les ministres aient la hardiesse d'en proposer le renouvellement.
          Quoi qu'il en soit, le public en général et en particulier ceux qui sont plus
          spécialement intéressés dans le commerce de la Baltique, feJ;aient bien de
          se tenir sur leurs gardes, et d'inculquer au parlement la nécessité de réta-
          blir le commerce avec les nations septentrionales, en fer aussi bien qu'en
          bois, sur le même pied qu'il était avant que les droits fussent imposés.
          Une telle mesure produirait les plus grands avantages sous le rapport du
          commerce, tandis qu'en soulageant les Suédois, les Norwégiens, etc., du
          poids des souffrances auxquelles notre changement de systèmes les a
          exposés elle serait accueillie chez les étrangers comme un gage de la jU'i-
          tice et de la générosité de notre conduite àl'avenir, et contribuerait beau-
          coup à effacer de leurs esprits les sentimens aujourd'hui si universels,
          d'inimitié contre nous (1).
               Le rédacteur de la Gazette de Québec, en commentant cet article di-
          sait: "Nous laissons aux peuples de ces colonies de méditer sur les dan-
          gers qui les menacent, et de voir quels sont leurs moyens de les détouTner
          et de faire écouter leurs intérêts, et, nous osons dire, les intérêts de la jus-
          tice et de l'empire en général, en opposition à la puissance et à l'influence
          formidables qui travaillent contre    eux.  Nous dirons seulement, au
          sujet de la deuxième phrase du troisième paragraphe de cet extrait, que
          .les auteurs de la Revue, en soutenant un système qui sans doute leur
         . paraît bon et juste, mais qui, introduit partiellement, serait funeste aux
          colonies, auraient pu s'abstenir de nous insulter.  Nous sommes sujets
          anglais, tout autant que ceux qui habitent les bords de la Tamise ou du
          Forth.   Nous ignorons quels cas ces auteurs font de cette qualité; il
          nous importe bien peu de quelle manière ils nous estiment: il faudra qu'à
          la fin nous soyons estimés d'après notre conduite et nous aurons soin
          que notre conduite continue d'être telle qu'elle doive assurer à nous-
          même et à notre postérité tous les droits,honneurs, avantages, et toute
          'la protection,' qui sont dus à des sujets anglais, nonobstant les imperti-
          nentes prédictions des auteur.s de la Revue".
               Nous l'avons dit plus haut, les membres du Conseil législatif et de
          la Chambre d'assemblée avaient protesté contre l'imposition de nou-
          veaux droits sur les bois exportés du Canada.   Les marchands, les com-
          merçants de bois, les hommes d'affaires, s'étaient unis aux membres de la


              (1) Gatette de Québec, 26 octobre 1820.
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