Page 430 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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PROVINCE DE QUEBEC (1821) 389
les procurer. Plusieurs journaliers, depuis longtems établis en cette
ville, se préparent, de notre connaissance, à partir pour la campagne avec
leurs familles, espérant d'y trouver au moins un logement et du bois de
chauffage à bon marché; mais comme les gens de la campagne n'auront
pas de débouché pour leurs denrées superflues, ils ne pourront leur donner
de l'emploi.
Les faillites ont recommencé, et il circule de fâcheux présages dans
des signes et des discours mistérieux, qui ruinent la confiance. La partie
commerciale de la société paraît avoir un pressentiment d'un désastre
prochain, qui se fera sentir jusque dans les coins les plus reculés de la
province, et qui affectera plus ou moins chacun de ses habitans, soit direc-
tement ou indirectement."
Les propriétaires de terres à bois venaient d'adresser au roi, à leur
tour, un mémoire où ils disaient:
"Nous représentons humblement à votre Majesté, que pendant la
guerre avec les Etats-Unis, plusieurs d'entre nous, encouragés par des
Marchands Anglais, firent construire à grands frais des moulins à Scie
en divers endroits sur les Bords du Fleuve où l'Epinette Blanche abonde,
pour convertir ce bois en madriers. Que pour rendre ces madriers aux
lieus d'embarquements pour la Grande Bretagne nous fimes construire un
grand nombre de batimens de rivière, ce que nous n'avons pu faire sans
de grands efforts, sans avance des capitaux considérables, et à quoi rien
ne pouvait nous engager ici que l'Espérance de continuer à jouir du
Commerce des Bois.
Que plusieurs d'entre nous ont mis beaucoup d'argent et de travail
à ouvrir des nouveaux Etablissemens dans les Paroisses inférieures de la
Baie Saint-Paul, des Eboulemens, de la Malbaie, de la Rivière-du-Loup
et autres lieux, encouragés par la seule espérance que notre bois, converti
en planches, nous dédommagerait amplement, que nos terres se trouve-.
raient par ce moyen défrichées, et nous-mêmes et nos familles établis sur
des Fermes dont nous pourrions espérer pour l'avenir un solide appui.
Nous supplions donc votre Majesté de réfléchir sur les suites qu'au-
rait pour nous un changement dans les Droits qui ôteraient à la Province
le Commerce des Bois. Les Capitaux, le travail, le tems que nous avons
employés à construire des Moulins pour scier le bois, et des VaisseauÀ
pour le transporter et à ouvrir de nouveaux Etablissemens seraient per-
dus par-là, plusieurs d'entre nous entièrement ruinés, et nous souffririons
tous plus ou moins.
Nous supplions de plus votre Majesté de réfléchir sur les suites qui
en résulteraient pour tant d'ouvriers qui sont maintenant employés dans
ces entreprises et qui seraient aussi privés de tout emploi. (1)".
C'était plus que jamais le temps de multiplier les protestations.
Le comité de la Chambre des Communes en Angleterre venait de
terminer son enquête sur le commerce étranger; il avait fait une étude
spéciale de l'état du commerce du bois, et dans son rapport il endossait
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(1) Arc. Cali. Q. 159-1. ~.