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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE.                          85

         D'après les documents de l'époque, il appert que le privilège de
    cette pêche aurait été concédé en 1705 au sieur Hazeur de Québec,
    pour une période de 15 ans, avec une gratification de 500 livres chaque
    année (1).
         En 1721, ce privilège fut renouvelé en faveur de sieur Boishébert,
    seigneur de la Rivière-Ouelle et du sieur Peyre (2).  Le roi leur accorda
    une gratification annuelle de 500 livres qui fut supprimée en 1732 (3).
         En 1721, il y avait sept pêches à marsouins établies à la Baie-St-Paul
    et six à la côte sud, dans les paroisses de Ste-Anne de la Grande-Anse,
    de la Rivière-Ouelle et de Kamouraska.    On avait capturé cette même
    année dans les pêches de la Baie St-Paul, 160 marsouins qui avaient
    produit 1200 barriques d'huile vençiues à 100 livres la barrlque.  Toutes
    ces pêches sont exploitées par des particuliers et les "profits iraient fort
    loin, si les marsouins étaient des animaux d'habitude, mais soit instinct
    DU caprice, ils trompent souvent toutes les mesures des pêcheurs et pren-
    nent une autre route que celle où on les attend" (4).
         La pêche du loup-marin et celle de la vache-marine se fait dans le
    Golfe, aux Iles de la Madeleine surtout. Les sieurs Antoine et Joseph
    Pascaud, négociants de la Rochelle, reçoivent du roi en 1744, le privilège
    exclusif de la tuerie des vaches-marines et des loups-marins aux Iles de
    la Madeleine (5).
         Ce privilège leur est renouvelé en 1751 pour neuf ans (6).   De la
    peau des loup-marins, "on fait de très bons souliers et des bottines qui
    ne prennent pas l'eau.   On en couvre aussi des sièges dont le bois est
    plutôt usé que la couverture" (7).
         Les eaux du golfe St-Laurent ne renferment pas seulement des mar-
    souins, des loups-marins, des vaches-marines; le plus gros des cétacés,
    la baleine s'y rencontre également.    Les Basques le savaient depuis
    longtemps.
        En 1735, deux négociants de St-Jean de Luz, les sieurs D'Etche-
    verry et Daragorry entreprennent la pêche à la baleine, dans le Golfe (8)
    Le roi leur accorde un privilège exclusif pour quatre années.   Chaque
    printemps leur frégate "l'Adélaïde" quitte Bayonne pour les Sept-Iles
    DÛ ils ont un établissement sédentaire.    La chasse est généralement
    fructueuse; soit manque de fonds, soit difficulté de transport, les arma-
    teurs Basques abandonnent l'entreprise après quelques années.       Les
    sieurs Daragorry obtiennent un nouveau privilège en 1755 (9) avec
    promesse d'une indemnité pour chaque baleine capturée; mais bientôt,
    leurs navires naviguant sous pavillon espagnol, sont pris par les Anglais;
    c'est la ruine définitive des armateurs.

         (l) Le Ministre à Hazeur et Cie, 24 juin 1905, A. C. Reg. Dep.  Vol. 27.  Fol. 68.
         (2) A. C. Reg. Dep.  Vol. 44.  Fol. 503Y2.
         (3) A. C. Reg. Dep  Vol. 57.  Fol. 652Y2.
         (4) Charlevoix.  Op. Cit., p. 148.
         (5) A. C. Reg. Dep.  Vol. 78.  Fol. 2.
         (6) A. C. Reg. Dep.  Vol. 93.  Fol. 2.
         (7) Charlevoix, Journal historique d'un voyage en Amérique, 1744, p. 148.
         (8) A. C. Reg. Dep.  Vol. 63.  Fol. 49572.
         (9) A. C. Reg. Dep.  Vol. 101.  Fol. 1.
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