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86              LA COLONISATION DANS QUÉBEC

                                 Mines, Forges de Saint-Maurice

                   Dès le début de la colonie, les explorateurs français s'étaient occupés
              de la recherche des mines.  La: relation de 1672 fait mention d'une mine
              de cuivre sur les bords du lac Supérieur (1).
                   Dès 1686, on connaissait l'existence d'une mine de plomb sur les
              bords du lac Témiscamingue (2).       Cette mine fut visitée en cette
              même année par le chevalier de Troyes, au cours de son expédition à la
              Baie d'Hudson.    C'est la mine actuelle de Wright.
                   Il ne semble pas que les mines du lac Supérieur et celle du Témisca-
              mingue aient jamais été exploitées par les Français.
                  On s'occupa surtout des mines de fer.     Des gisements de ce miné-
              rai avaient été découverts en 1666, au bord de la Rivière-du-Gouffre, à
              St-Urbain.   L'intendant Talon faisait faire à la même époque,des explo-
              rations dans d'autres parties du pays et découvrait de riches mines aux
              environs des Trois-Rivières.   Malgré la grande valeur de ces mines on
              ne songea pas alors à les exploiter et ce n'est seulement que soixante ans
              plus tard que les premières forges furent établies au Canada.
                   En 1730, en effet, le roi accorda au sieur Poulin de Francheville le
              privilège d'exploiter pendant vingt ans, les mines de fer du Saint-Maurice
              (3).  De Francheville se mit aussitôt à l'œuvre; des bâtiments, des usines
              furent bâtis et bientôt commença l'extraction du minérai.  Deux ouvriers
              experts furent envoyés de France pour enseigner aux Canadiens les
              procédés de fonte du minérai (4).
                   Le roi accorde au sieur de Francheville une avance de 10,000 livres
              (5).  Le succès de l'entreprise est certain; malheureusement de Franche-
              ville étant mort au commencement de l'année 1735, les opérations ne purent
              continuer et le 23 octobre les associés survivants remettent entre les
              mains du roi la propriété des Forges et le droit d'expIai tq,tion des mines.
                   Dès l'année suivante, une nouvelle compagnie formée des sieurs
              François-Etienne' Cugnet,    Pierre François Taschereau,     Olivier de
              VéJ,ain, Jacques Simonet et Ignace Garnache, achète la seigneurie de
              St-Maurice et le 22 avril 1737, par un arrêt du roi, elle obtient le privilège
              d'exploiter les mines de fer (6).
                   Le roi fait aux associés une avance de 100,000 livres (7); bien plus, il
              consent d'acheter 400 milliers de fer pour les arsenaux de la Marine en
              France (8).
                  Les Forges fabriquent pour la population canadienne des poêles, des
              chaudrons, des marmites, des fers à repasser, des haches et autres articles
              d'un usage quoditien.    Malgré le succès apparent de l'entreprise, les

                   (1) Relation des Jésuites, 1672, p. 2.
                   (2) Chemin du bout de l'Ile de Montréal au lac Témiscamingue sur le bord duquel est la mine
              de plomb, 1686.  Etablissement de divers postes.  Canada, C. II.  Vol. 13.  Fols 277, 278.
                   (3) Brevet en date du 25 mars 1730.  A. C. Reg. Dep. Vol. 54.  Fol. 487.
                   (4) A. C. Reg. Dep. 1731.  Vol. 55.  Fol. 127.
                   (5) A. C. Reg. Dep., 1733. Vol. 58.  Fol. 437~.
                  (6) A. C. Reg. Dep., 1737. Vol. 65.  Fol. 436Y..
                  (7) A. C. Reg. Dep., 1737.  Vol. 65.  Fol. 39.
                   (8) A. C. Reg. Dep., 18 mai 1738.  Vol. 67.  Fol. 29Y2.
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