Page 96 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE 81
L'instruction
Ce passage de Franquet nous montre que l'instruction en général
était déjà assez répandue, non seulement dans les villes mais même
dans les campagnes. Quelques paroisses possédaient des couvents
dirigés par les sœurs de la Congrégation; bon nombre de jeunes filles
de la campagne faisaient quelques années de pensionnat chez les Ursu-
lines de Québec et des Trois-Rivières et chez les Religieuses de l'Hôpital
Général à Québec, tandis que les jeunesgens suivaient les cours du Petit
Séminaire ou du collège des Jésuites à Québec, du Séminaire des Sulpi-
ciens à Montréa , et du collège des Récollets aux Trois-Rivières. Il est
certain qu'il n'y avait pas dans les campagnes d'établissements d'enseigne-
ment secondaire pour l'instruction des garçons. Du moins y avait-il un
système quelconque d'enseignement primaire? "Nous pouvons affirmer,
écrit Mgr Amédée Gosselin (1), qu'il y avait des écoles ou du moins
des maîtres d'écoles dans les paroisses au XVIIème et au XVIIlèm,e siècle
et en bien plus grand nombre qu'on ne l'a cru pendant longtemps".
Sans doute ces écoles de campagne étaient clairsemées, les colons
étant trop pauvres pour se payer le luxe d'une maison d'éducation dans
chaque établissement, mais tout de même, dans les endroits où les écoles
faisaient défaut, il se trouvait des instituteurs ambulants qui allaient
de famille en famille et enseignaient à lire et à écrire aux enfants. Si l'on
veut une preuve de cet avancé on n'a qu'à consulter les vieHx papiers,
on y constatera avec un peu d'étonnement peut-être qu'une grande pro-
portion non seulement des femmes mais aussi des hommes, parmi les
premières générations canadiennes, savaient signer leur nom (2).
CHAPITRE IX
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.
La période de l'histoire de la Nouvelle-France qui s'étend de 1714
à 1754, devait être l'âge d'or du commerce et de l'industrie. Les esprits
clairvoyants avaient compris que le trafic de la fourrure qui jusques
là avait été le grand objet du commerce de la Nouvelle-France, était bien
aléatoire et sujet à des baisses considérables.
Il fallait songer à établir l'avenir commercial de la colonie sur des
bases plus solides. .
Le Canada était avant tout un pays d'agriculture; son sol fertile
produisait abondamment toutes espèces de céréales, mais en outre les
(l)-L'Instruction au Canada, sous le régime français, p. 133. Ouvrage de grande valeur et
d'une très riche documentation.
(2)-Mgr. A. Gosselin, Loc. cit.p. 135. Nous avons compulsé nous-même plusieurs liasses d'actes
et surtout de contrats de mariage rédigés par les notaires Audouart,Aubert,Becquet,Chambellon,Duquet,
Rageot,etVachon, depuis 1636 à 1716, et nous y avons trouvé en grand nombre les signatures des fils
et des petits fils des premiers colons, établis sur la côte de Beaupré et autour de Québec, à côté de la
signature des hauts fonctionnaires de l'époque.
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