Page 105 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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90              LA COLONISATION DANS QUl!';BEC

             de la forêt canadienne: chêne blanc, chêne gris, orme, pin blanc sont
             seuls utilisés dans sa construction (1).
                  Le 4 juin 1742, le premier navire de guerre bâti à Québec, le IlCanada"
             est lancé aux acclamations de toute la population québecoise; sous le
             commandement du sieur le Gardeur de Beauvais et avec un équipage de
             80 marins levés à St-Malo, il cingle vers Rochefort.
                  Chaque année, l'on assiste à ces lancements qui attirent toujours un
             grand concours de peuple.
                  Au printemps de 1744, c'est le "Caribou" vaisseau de 700 tonneaux
             portant 22 canons et un équipage de 104 hommes, qui quitte le chantier
             de la rivière St-Charles.   En 1745, c'est le "Castor", frégate de 26
             canons et portant un équipage de 200 hommes, ce navire commandé par
             le sieur Morpain, capitaine du port de Louisbourg, reçoit une destina-
             tion nouvelle; il est chargé de protéger le commerce du Canada avec l'Ile
             Royale, l'entrée et la sortie du St-Laurent aux vaisseaux allant ou venant
             de France (2).
                  "La Martre" lancé en 1747 est le dernier vaisseau de guerre cons-
             truit au chantier du Palais.  Le tonnage d'es navires augmentant conti-
             nuellement et par conséquent leur tirant d'eau,bientàt le lit de la rivière
             St-Charles, même au niveau des plus hautes marées, ne fut plus assez
             profond pour permettre aux vaisseaux de sortir sans difficulté de son
             estuaire et être conduits en rade.  Un nouveau chantier fut installé au
             Cul-de-Sac, à la Basse-Ville (3).
                  Le premier navire construit au nouveau chantier est le "Saint-
             Laurent", lancé au printemps de 1748; il est armé de 60 canons de 18
             pouces et commandé par le sieur de Tilly.
                  En 1750, c'est le tour de "l'Orignal" frégate de 70 canons qui
             malheureusement se rompt en quittant le chantier (4).    En 1753, c'est
             "l'Algonquin" (5); en 1756,     c'est "l'Abénaquise" capturée par les
             Anglais, l'année suivante. Ces deux derniers navires n'étaient que des
             petites corvettes armées très légèrement.
                  A partir de 1755, l'on avait abandonné la construction des grands
             navires.  Le ministre écrivant à Vaudreuil et à Bigot (6) leur annon-
             çait qu'il avait pris cette décision parce que les frégates, le Caribou et le
             Saint-Laurent n'avaient pas répondu aux belles espérances qu'elles
             avaient d'abord données; les bois employés dans leur construction étaient
             de mauvaise qualité, et ces deux navires construits au prix de si grandes
             dépenses étaient déjà en ruine.
                  On n'en continue pas moins de construire des vaisseaux marchands
             jusqu'à la conquête.


                  (1) Le ministre à M. Deslnndes. 27 septembre 1743.  Vol 77.  Fol. 70.
                  (2) Le ministre à MM. de Benuhnrnois et Hocqunrt, 10 mnrs 1745.  Reg. Dep.  Vol. 81.  Fol. 1.
                  (3) Le ministre à MM. Beauhnrnais et Hocquart, 5 mai 1745.  Vol. 81.  Fol. 54.
                  (4) La Jonquières et Bigot au ministre, 11 octobre 1750.  A. C. C.G.  Vol. 95. Fol. 23.
                  (5) Le ministre à M. de Villeon, 23 avril 1755.  A. C. Reg. Dep.  Vol. 98.  Fol. 77.
                  (6) 13 juillet 1755, A. C. Reg. Dep.  Vol. 101.  Fol. 16.
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