Page 98 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 98
SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE 83
Les habitants encouragés par ce haut prix cultivent cette plante·
avec grand succès. De 1722 à 1728 on a reçu 114,513 livres de chanvre'
dans les magasins du roi; sur cette quantité, 58,198 livres ont été expé-
diées à Rochefort. Il en reste dans les magasins 55,704 livres (1).
En 1729, Hocquart écrit à M. de Maurepas qu'il a 103,000 livres
de chanvre dans les magasins, et que la récolte de l'année rapportera
au-delà de 80,000 livres (2). Evidemment le prix de 60 et 40 livres
du quintal est trop encourageant, il faut le diminuer.
Le roi annonce à l'intendant Dupuy qu'à partir du 1er janvier
1730, le chanvre ne sera plus payé que 25 livres du quintal (3). S'il
ya surplus à l'avenir, on devra trouver le moyen de le consommer dans
le pays; au printemps de 1732, le roi fait passer en Canada un cordier
qui apprendra aux Canadiens à utiliser sur place ce produit (4). On
en fabriquera surtout des cordages pour les navires en construction;
tout de même, la réduction à 25 livres du quintal cause une diminution
considérable dans la production, puisque le recensement de 1734 ne
mentionne que 2,221 livres pour la récolte de l'année.
En 1746, le ministre écrit à M. Hocquart qu'il.est bien fâcheux que
la culture du chanvre soit presqu'entièrement abandonnée (5).
Le Tabac.
Le tabac croit à l'état naturel dans le pays. Le directeur du
domaine du roi, le sieur Cugnet envoie en France en 1736 des échantillons
de cette plante, qui sont jugés de qualité supérieure (6). Seulement
la préparation est défectueuse; et les habitants ont beaucoup de peine à
y remédier.
Ils le vendent au sieur Cugnet qui leur donne quatre sols de la livre
(7). En 1743, les fermiers généraux décident de payer le tabac cana-
dien 25 livres le quintal, rendu en France. (S). Les Canadiens trouvent
ce prix peu élevé; ils demandent une hausse; les fermiers-généraux s'y
refusent obstinément. La conséquence c'est que la culture du tabac
est limitée à la consommation de la population, les habitants ne trouvent
pas de profit à le cultiver sur une grande échelle.
La Pomme de terre.
Il est curieux de constater que l'on n'a pas songé à cultiver la pomme
de terre au Canada avant les dernières années de la domination fran-
caise. Le 24 février 1758, le ministre écrivant à MM. de Vaudreuil
et Bigot (9), leur fait part d'un avis qu'il a reçu et qui lui permet de
l) M. D'Aiguemont, au Ministre, 8 nov. 1728. A. C. G. S. Vol. 50. Fol. 247.
2) A. C. G. s. Vol. 51. Fol. 240.
3? A. C. Reg. Dep. Vol. 52. Fol. 481Y2.
4 A. C. Reg. Dep. Vol. 57. Fol. 665.
5
! A. C. Reg. Dep. Vol. 83. Fol. 11.
6~ A. C. Reg. Dep. Vol. 64. Fol. 424Y2.
7 A. C. Reg. Dep. Vol. 74. Fol. 50.
8 A. C. Reg. Dep. Vol. 76. Fol. Ill.
~ 9 A. C. Reg. Dep. Vol. 107. Fol. 25.