Page 75 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-C'est Louise, la femme d'Éloi Leblanc, fit-eue en baissant
la voix et en plaçant la main sur la bouche de l'appareil. Eue veut
qu'on aiUe faire un bout de veillée.
Louis-Philippe jeta instinctivement un coup d'œil à la pendule ;
elle marquait 8 h 10. Puis' du regard, il interrogea le cousin qui
leva les épaules pour lui indiquer qu'il lui était indifférent de rester
ou de sortir.
Après cette muette inquisition, il décida :
-Dis-lui qu'on ira, mais juste pour un court bout de temps.
Quand Marie eut raccroché le combiné, Honore demanda à
Louis-Philippe :
-filoi Leblanc, j'ai pas entendu ce nom après-midi. 1 était
pas à la corvée de bois de chauffage ?
-T'as raison, il n'y était pas. Il n'a plus le temps de bûcher
depuis qu'il fait du camionnage pour le moulin de l'Anse-au-Sable.
-Son bois, i l'achète des autres cultivateurs ?
-Y a longtemps qu'il chauffe plus au bois.
-Hein ! Y en a qui chauffe à l'huile icitte, sur la montagne.
-Pourquoi pas ? répliqua Louis-Philippe. Les chemins sont
entretenus l'hiver et on a l'électricité. Ça ben changé, tu sais, depuis
que t'es parti. Le progrès se rend n'importe où, pourvu qu'on le
paie !
- Tu te souviens d'Éloi Leblanc ? continua Louis-Philippe.
C'est le garçon du père Mathias, le forgeron de La Morendière.
-Peut-être que je l'ai vu autrefois quand j'aiiais à la forge
avec mon père ... J'ai complètement oublié.
-A quinze ans, il était grand comme son père et joufflu
comme une citrouüie. II est devenu bedonnant depuis qu'il ne fait
que conduire le camion. II est marié à Louise, la fille d'Hector
Damhoise. Une belle grande femme, et parlante. Tu verras !