Page 65 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-l'sais pas encore. l'étais parti pour une semaine et elle est
presque passée. l'ai eu des envies de venir m'installer à La Moren-
dière ou à l'Anse-au-Sable pour finir mes jours, mais j'ai pas pu me
décider. Depuis quarante ans, j'ai pris ben des habitudes, et pas
seulement des bonnes ! Je n'peux plus me passer de la ville. Pour
répondre à ta question ... Je partirai probablement lundi prochain.
-Et ici, à Terre-Haute ?
-l'aimerais rester encore demain, si j'vous embarasse pas trop.
J'veux pas partir avant que tu m'aies raconté l'histoire de la paroisse.
Qu'est£e que tu te proposes de faire demain ?
-Demain, une grosse journée en perspective. Dans la matinée,
je monte à ma terre à bois. Il faut que je fasse chantier tandis que
j'suis propriétaire. Dans l'après-midi, y aura corvée de bois de chauf-
fage chez Louis Berthelot, dans le 4. Tu pourras venir avec moi,
si le cœur t'en dit. Marie tc trouvera des vêtements convenables.
Peu après, ils entendirent le crissement des pneus d'une voiture
sur le gravier de l'entrée.
-Ça doit être Zidore qui vient conduire Marie, dit Louis-
Philippe, répondant ainsi au regard interrogateur du cousin.
Marie entra, et derrière elle, un paquet d'air glacé à couper les
jambes.
-C'est pas chaud, fit-elle en guise de salutation. Le ciel est
tout piqu6 d'étoiles et la lune n'a pas de cerne. Il fera sûrement
beau demain.
-Une bonne veillée ? demanda Louis-Philippe. T'as gagné
aux cartes ?
-Comme d'habitude. J'ai perdu les trois parties. Et vous
autres, vous ne vous êtes pas trop ennuyés?
-Le temps a passé vite, répondit le cousin. On a tant de
choses à se dire, après si longtemps ...
Quand la femme eut enlevé son manteau, Louis-Philippe lui dit :
-Honoré pourra prendre la grande chambre du sud, la cham-
bre de la visite, comme on l'appelle. II restera avec nous toute la
journée demain. I'irai le conduire chcz son frère aprhs-demain,
dans la matinée. II faut que je passe au bureau de poste.