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force des armes, ce qui laisserait d'une part uii germe de mécontentement
et 'insubordination. et de l'autre un défaut de confiance difficile à rassu-
rer d'après ce qui s'est passé.
Le seul moyen serait qu'on y envoyât quelqu'un pour y appaiser les
esprits et leur persuader de reconnaître leur nouveau souverain, et que sans
cela ils ne doivent espérer ni attendre aucun secours ni appui de la France;
mais par malheure je n'y vois pas notre cour dispisée par le mécontentenient
où elle parait être du traitement qui a kt& fait au gouverneur espagnol.
Ce qui m'afflige au-dessus de tout c'est le dépourvu presque total où se
trouve cette pauvre et infortunée colonie de secours spirituel, car je n'y vois
plu au plus que quatre capucins dont deux sont infirmes et hors d'état
d'y remplir les fonctions de lcur ministhre. et ce qu'il y a de fâcheux c'est
que tandis que l'Espagne ne sera pas wntente des colons et habitants, elle
ne s'empressera pas de leur procurer cles missionnaires français et qu'il nc
me sera pas possible ai permis d'y en faire passer jusqu'à ce qu'elle le
demande. Eit il y a cependant encore dans cette colonie de 6 à 7000 familles
françaises qui y sont bien établies et qui s'y augmenteraient chaque joui- en
nombre s'ils y avaient des missionnaires, sans compter les familles in-
diennes, qui y sont en bien plus grand nonil~re.
Je suis bien fiché, Monseipeur, d'avoir d'aussi tristes et d'aussi fà-
cheuses nouvelles à donner à Votre Eoninence sur l'arti'cle de cette colonie
qui me fait d'autan$ plus de pitié qiie personne m'y pense ni ne s'cn mèle, st
c'est cet abandon mème qui me donne plus d'envie de les secourir.
Permettez, Monseigneur, que je continue de vous offrir l'hommage d'un
dévouement et d'un attachenicnt qui ne finiront qu'avec ma vie non plus
que le très-profond respect avec lequel je ne cesserai jamais d'être
De votre Eminence,
3lonreigneur.
Le très-humble et trts-obéissant serviteur
L'.~BB~ L'ISLEDIED
DE
A Paris, ce 21 août 1769.
Ce qui m'inqliiète encore davantage. Mnnseigneur, c'est une petite
communauté des Urrulines qiii se trouvent réduites au plus à 12 sujets eii
état de remplir des obediences et Ips observances de leur etat et qui sont se-
pendant chargtes de I'hopital des troupes du Roy, d'élever Ics orphelines d;
k colonie et les penîionnaires qu'ellcs ont chez elles comme les nègres et pe-
titesnégrillonnes qui viennent à leurs instructions. et j'avais six sujets à leur
envoyer que les révolutions présentes m'ont empêché de leur faire passer.