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vous parler franch'ement que de vous leurer de promesses que je ne serois
pas m etat d'effectuer, surtout à mon 3ge et d'après le peu de connoissan-
ce et de liaison que je me suis conserve par le peu que je suis presentement
en etat d'en former de nouvelles et de me menager celles que j'ai eu jusqu';
present.
Vous savés de plus, que les revolutions frequentes de cette fin de sie-
cle occasionnent tant et de si subits changements dans lm personnes en pla-
ce, qu'il fau'droit tous les jours faire et former de nouvelles connaissances
et pour l'ordinaire les personnes de mon âge sont regardés comme de,s gens
de l'autre siecle et on auroit raison vis à vis de moi puisque j'y tiens du
moins wr les 12 premieres années [le ma vie. Ne croyés donc pas que ce
soit mauvaise volonté de ma part mais simplement impuissance de pouvoir
reussir à ce que vous paroissés desirer de moi.
Venons presentement à la disposition de ce qui vous reste actuellement
entre nie5 mains depui,~ l'acquittement de vos deux dernières lettres de
change, qui me restent pour pieces justificatives.
Je donnerai volontiers à M. de \:illars les sept cent francs que vous pa-
roissés lui destiner en avance des portes de lettres qu'il acquittera par la suite
pour vous; mais il faudra que vous lui écriviés sauvent pour consommer
cette somme. En tout cas vous n'avés qu'à lui adresser une rescription de
p~ille somme sur ~noi et j'y ferai honneur d'autant plus volonticrs qu'arec
son acquit elle me servira de decharge.
Je delivrerai egalenient 61i' à AI. votre frer'e dès qu'il les aura tiré sur
moi oii qu'il m'aura mandé de les payer j. quelqu'un pour lui et pour les lui
faire passer.
Quant aux 48l restant. marqués-moi definitivement par votre reponse,
si c'est toujotirs et constamment votre intention que je les remette à la
personne que vous m'indiqués et qui n'est point du. tout un des fils du paii-
vre Paris, puisqu'ili sont tous etablis et que c'e,it lin: autrc [lue j'::i pris ?L
leur place et qui jusqu'àpresent a pris soin de vos petites affaires,
Conservés moi votre amitié Mon cher ami, et surtout une petite part
dans vos prieres et SS. SS. et ne doutés jamais de ma tendre et bien cons-
tante amitié ni d'aucun des sentiments que j'ai toujours eu pour vous et
avec lesquels je iiiis et serai toujours, Monsieur et tres cher alni. votre tres
h~nnble et tres obeisiant serviteur
a Paris ce 10 mars 1771.
Depuis cette lettre écrite. Monsieur et tres cher aini. j'ai remis à la
destination que vous m'avés indiquee par votre dre lettre les 48' dont vous
m'avés parlé. J'ai écrit à M. le curé de Rostrenen pour les 60' que vous me
chargés de faire passer à h1. votre frere. II me demande de les lui envoyer
par une rescription sur le controleur des actes ; mais comme on n'en delivre
point pour de si petites sommes je serai ol~ligé de les lui faire passer par la