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seigneur, si votre Elminence me le permet. Tandis qu'il n'y aura pour pre-
mier supérieur majeur ecclésiastique dans nos colonies, que des préfets et
vice préfets apostoliques, et dans celles qui sont desservies par des régulier!;,
que des simples commissaires apostoliques, une jurisdiction aussi limité-
n'établira et ne conservera jamais une discipline uniforme, constante et
immuable à laquelle on croye devoir se soumettre; chacun l'étendra ou
la restreindra à son gré, et comme de pareils supérieurs ecclésiastiques se
croyront tous égaux, chacun dans leur district et leur mission, la rivalité de
pouvoir et de jurisdiction y règnera toujours; l'un croyra pouvoir faire ou
accorder ce que l'autre ne se croyra pas permis, surtout en matière de dis;-
pense pour la célébration des mariages, lorsque le prétendant et la prétendue
se trouveront domiciliés sous le ressort de différents premiers supérieurs
majeurs qui ne sont pas de inhe avis sur ce qu'ils croyent pouvoir et devoir
accorder. Et les inconvénients qui en naissent et les incidents qui s'en reli:-
vent et se portent dans les tribunaux séculiers ne sont que trop communs; ct
il y en a un actuellement au parlemmt de Paris qui par appel au conseil du
Roy du jugement du cons'eil Supérieur de la colonie où le mariage s'est ftiit
et célkbré, malgré les empêchements et oppositions, vient d'y etre renvoyé.
Le seul remède à de pareils inconvénients, klonseigneur, et à bien d'aci-
ires a peu près semblahlas, 'serait qu'il y eut un evêque sait en titre, soit in
Partibz~s dans les deux pniiciples colotiies dont il s'agit et que les autrfs
fussent gouvernées par des pan& vicaire,^ qui seraient au choix et à la
nomination de l'ordinaire duquel elles dépendraient.
.41ors. Monseigneur, l'autorité se trouverait réunie dans une seule main
avec la plknitude du sacerdoce et de la jurisdiction et de 1à naitrait la di:;-
cipliiie uniforme, constante et immuable dont je viens de prendre la liberté
de parler à Votre Eminence et à laquelle qui que ce soit ne pourrait s'emp6:-
cher de se conformer; et c'est bien t'avis et l'opinion du procureur xénératl
de la commission établie pour la législation des colonies; il se nomme IV![.
Petit, et si vous m'honorez d'une réponse, Monseigneur, et que vous le
croyiez convenable, je vous fierai obligé de faire paraître par votre lettre
que j'ai pris la liberté d'en parler à votre Eminence et même d'a le lui nom-
mer.
hle voila bien loin de mon compte, Monseigneur, et j'oserais presque
dire du ménagenient et du respect que je vous dois par la longueur de ma
lettre, mais j'avais tant de clio,ses à communiquer à votre Eminence qu'il
m'aurait eté difficile et même impossible de faire auirement et d'abréger nia
lettre. Vous y verrez du moins, Monseigneur, que .si d'après mon grad
âge et le mauvais état de ma vue, je me suis trouvé forc6 de supplier Mxc
I'evêque de Qiiébec d'accepter la remise d? mes pouvoirs de vicaire général
de son diocèse en France, mon zèle pour l'oeuvre de nos missions en géné-
ral et en particulier ne s'en est ni affaibli ni altéré, et je peux vous protester
qu'il sera toujours le même juyu'à mon dernier souliir, comme mon em-
pressement le plus vif et le plus constant à chercher toutes les occasions de