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                                              ARCHIVES QL 'EBEC                       239
                        dent pour  le gouvernement  spirituel et civil de celles que  je  viens de nom-
                        mer.
                            A  force  de représentations,  Monseigneur,  je  crois  être  venu  à  bout
                        de faire  connaître  à  notre  cour  et  au  ministre  de  notre  marine  le  besoin
                        qu'avaient  nos  colonies  d'une discipline ecclésiastique colistante, iminuable,
                        qui fixât l'autorité  dans la  main où elle devait être et qui déterminât, sanfi
                        équivoque et sans appel, le degré et l'étendue  de subordination qui  lui était
                        due lorsqu'elle émanait de la main seule qui avait le droit de la conférer.
                            Il est bon, je crois, Monseigneur, d'observer  ici  à votre Eminence que
                        nous avons un bureau de 16gislation pour ce qui concerne le civil et le tem-
                        porel de nos colonies et que je me suis lié avec le procureur général de cette
                        commission,  qui est un homme de bien, aussi ami de la religiun que de l'etat,
                        dont il est persuadé que les intérêts respectifs ne doivent  jamais  se désunir
                        et  qui  a  osé,  avec  une  généreuse  mais  prudente  fermeté,  représenter  au
                        ministre  de notre marine qu'inuti~lmeinent on ferait des règlements et des lois
                        pur le  gouvernernent  civil  et  temporel  de nos  colonies, tandis  que celles
                        de Dieu ei de notre S. religion n'y seront ni respectées ai observées.
                            Il  parait,  Rlonseigneur, qu'uile  aussi  judicieu,se et  aussi  ferme repré-
                        sentation, faite au ministre même,  a produit son effet puisqu'on  skst déter-
                        miné à demander à notre pauvre et respectable  séminaire du  St Esprit, 23
                        sujets pour desservir tolites les missions que les Jésiiites  avaient  dans 1'11:
                        de'cayenne, et y Gtablir même un petit hospice en forme de séminaire et de
                        collège pour l'éducation  des enfants et  polir  la  formation des jeunes  sujets
                        d'âge  compétent, qui paraîtraient  avoir de la vocation  pour l'état  ecclésias-
                        tique.
                            Il me parait également que le sort qu'on  fait 2i  ce séminaire est et sera
                        désorniais suffisant pour  fournir à la subsistance et à l'entretien  du nombre
                        de sujets qu'on  lui demande, et même pour élever et former  dans le sémi-
                        naire de Paris ceux qui se destineront à l'oeuvre  des missions ; et je  vois ce
                        ,Féminairc tout disposé à acquiexer à la demande qu'on  lui  fait; mais il y  :i
                        un préalable nécessaire et même indispensable et que ks supérieurs de cette
                        petite  congrégation m'ont  prié de  remplir  pour  eux auprès de  Sa Sainteté
                        et de votre Eminence jusqu'à  ce que la liberté de le faire eux-même leur en
                        soit accordée et que vous m'ayez  marqué. Monseigneur, s'ils le peuvent avec
                        confiance en s'adressant à Votre Eminencc pour en obtenir l'attache,  l'agré-
                        ment  et la  permission  du  St Siège aiiquel  ce  séminaire et tous  ceux qui y
                        ont été élevés depuis son établissement ont toujour,s été extrémement  atta-
                        chés comme au centre de l'unité.
                            Je vous avoue: Monseigsieur,  que j'ai  d'autant  plus de satisfaction et de
                        consolation  de  voir  confier  les  missions  de  Cayenne  au  seminaire  du  St
                        Esprit que, pendant 38 ans que j'ai  été chargé, en qualit'é de vicaire général
                        de toutes  les  missions  francaises et  sauvag-es du vaste  et immense  diocèse
                        de Québec dans l'Amérique, Septentrionale, je  n'ay  jamais  fait passer  que
                        des sujets élevés et formés au  séminaire du  Sc Esprit et que tous ont tou-
                        jours surpassé mes espérances sans que jamais  aucu,n se soit démenti, mai3
                        il me reste encore une observation et une représentation  à vous faire, Mon-
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