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dent pour le gouvernement spirituel et civil de celles que je viens de nom-
mer.
A force de représentations, Monseigneur, je crois être venu à bout
de faire connaître à notre cour et au ministre de notre marine le besoin
qu'avaient nos colonies d'une discipline ecclésiastique colistante, iminuable,
qui fixât l'autorité dans la main où elle devait être et qui déterminât, sanfi
équivoque et sans appel, le degré et l'étendue de subordination qui lui était
due lorsqu'elle émanait de la main seule qui avait le droit de la conférer.
Il est bon, je crois, Monseigneur, d'observer ici à votre Eminence que
nous avons un bureau de 16gislation pour ce qui concerne le civil et le tem-
porel de nos colonies et que je me suis lié avec le procureur général de cette
commission, qui est un homme de bien, aussi ami de la religiun que de l'etat,
dont il est persuadé que les intérêts respectifs ne doivent jamais se désunir
et qui a osé, avec une généreuse mais prudente fermeté, représenter au
ministre de notre marine qu'inuti~lmeinent on ferait des règlements et des lois
pur le gouvernernent civil et temporel de nos colonies, tandis que celles
de Dieu ei de notre S. religion n'y seront ni respectées ai observées.
Il parait, Rlonseigneur, qu'uile aussi judicieu,se et aussi ferme repré-
sentation, faite au ministre même, a produit son effet puisqu'on skst déter-
miné à demander à notre pauvre et respectable séminaire du St Esprit, 23
sujets pour desservir tolites les missions que les Jésiiites avaient dans 1'11:
de'cayenne, et y Gtablir même un petit hospice en forme de séminaire et de
collège pour l'éducation des enfants et polir la formation des jeunes sujets
d'âge compétent, qui paraîtraient avoir de la vocation pour l'état ecclésias-
tique.
Il me parait également que le sort qu'on fait 2i ce séminaire est et sera
désorniais suffisant pour fournir à la subsistance et à l'entretien du nombre
de sujets qu'on lui demande, et même pour élever et former dans le sémi-
naire de Paris ceux qui se destineront à l'oeuvre des missions ; et je vois ce
,Féminairc tout disposé à acquiexer à la demande qu'on lui fait; mais il y :i
un préalable nécessaire et même indispensable et que ks supérieurs de cette
petite congrégation m'ont prié de remplir pour eux auprès de Sa Sainteté
et de votre Eminence jusqu'à ce que la liberté de le faire eux-même leur en
soit accordée et que vous m'ayez marqué. Monseigneur, s'ils le peuvent avec
confiance en s'adressant à Votre Eminencc pour en obtenir l'attache, l'agré-
ment et la permission du St Siège aiiquel ce séminaire et tous ceux qui y
ont été élevés depuis son établissement ont toujour,s été extrémement atta-
chés comme au centre de l'unité.
Je vous avoue: Monseigsieur, que j'ai d'autant plus de satisfaction et de
consolation de voir confier les missions de Cayenne au seminaire du St
Esprit que, pendant 38 ans que j'ai été chargé, en qualit'é de vicaire général
de toutes les missions francaises et sauvag-es du vaste et immense diocèse
de Québec dans l'Amérique, Septentrionale, je n'ay jamais fait passer que
des sujets élevés et formés au séminaire du Sc Esprit et que tous ont tou-
jours surpassé mes espérances sans que jamais aucu,n se soit démenti, mai3
il me reste encore une observation et une représentation à vous faire, Mon-