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de France à Londres et de Londres à Quebec en laïques et comme de simples
voyageurs; et comme il se pourroit faire que je ne vivrai peut être pas assiés
pour la pleine execution de mon projet, je compte amasser et rassembler tout
ce que je pourrai et en laisser le depot à quelqu'un qui puisse me remplacer.
Et ce sera suremenit et de prefererice pour vous et pour votre diocese que je
ferai elever ces 4 jeunes gens dans la vue de porter mon zele pour voils,
Monseigneur, et pour votre cher diocese au delà des bornes de ma vie même.
C'est Jà la meilleure, la plus juste et la plus exacte idée que je puisse vous
donner et vous laisser [le mon attzcliement inviolable et du respect avec le-
quel je suis et serai toute ma vie, Monseigneur, votre tres humble et tres
obeissant serviteur.
L'ABBÉ De L'ISLEDIEC
a Park ce 4 juin 1767.
J'ai oublié, Monseipeur, de vous parler dans ma lo'ngue et ample lenre
de M. George Spence qui vous demandoit des rii.isionnaires pour l'Isle St
Jean, soit pur lui ou pour quelqu'un de ses amsis. Je lui ai icrit et je lien
ai point eu rle reyonse, tna lettre cependant ne contenait rien que rl'hmiii:te
etqui ne du lui paroitre juste, prudent et raisonnable. respectueux pour sa
cour et conforme à la conduite que je devois tenir vis à vis des circonstances
presentes et de celles où nos anciens missionnaires s'etoieiit trou\.és et de ce
qu'on leur avoit fait éprouver.
J'ai eu l'honneur de vous adresser à vous même. blonseigriieur. une copie
exacte de ma lettre et j'e me flatte qiie vous n'y aifiés rien trouvé que <le con-
forme à vus vues et à ce que vous auriés fait voiis niênie à ma place et que
cmmnie nioi vous en seriés resté là faiite de reponse. II est vrai cependant
que hf. G. Spence m'a adressé ici un <le ses amis qui n'a eu rien à repliquer
à mes justes representations.
Te crois, Monseigneur, que le gouncrnement anglois et surtout les par-
ticul&rs de cette nation, non avoués du ministre, auront de la ptine à ras-
sembler ce qui reste encore d'acadiens epars et repandus SLLI i'Isle St Jean
et dans l'Acadie, faute de confiance d'après le traitement qui leur a eté fait.
D'ail1eur.s il en est beaucoup de p:rsç~é à la Louisianne oii on les traite fort
bien. Il en passe tous les jours aux iles de St Pierre et de Miquelon et ide
ces deux iles en France, où l'on pense serieuseinent à leur faire prendre des
terres et à les etablir. M. LeLoutre vient d'en etablir 78 familles. et tres so-
lidement, à Belleisle en mer au grand contentement de la proi~ince et des
etats de Bretagne qui en ont fourni les fonds. La cour même a parue si
contente de ses operati~ns que le ministrre et M. le controleur rGn6ral lui
même paroissent vouloir le chareer de I'etahlisçement du reste des familles
acadiennes que nous avmns en France et qu'un particulier ou plulot un sei-
gneur fort riche propose d'en prendre LOO familles sur ses terres et dom+i-
nes; ai'nsi, Monseigneur, vous voyés qu'il n'y a guere d'apparence que les
concessionnaires anglois puissent former de grands etablissements à l'Isle
S' Jean et en .kadie à moins qu'il n'y fassent passer d'Ecosse ou d'Irlande
de nouveaux colons et cultivateurs.