Page 240 - index
P. 240

de France à Londres et de Londres à Quebec en laïques et comme de simples
                                      voyageurs; et comme il se pourroit faire que je  ne vivrai peut être pas assiés
                                      pour la pleine execution de mon projet, je compte amasser et rassembler tout
                                      ce que je  pourrai et en laisser le depot à quelqu'un qui puisse me remplacer.
                                      Et ce sera suremenit et de prefererice pour vous et pour votre diocese que je
                                      ferai elever  ces  4  jeunes  gens dans  la  vue  de porter  mon  zele pour  voils,
                                      Monseigneur, et pour votre cher diocese au delà des bornes de ma vie même.
                                      C'est  Jà la meilleure, la plus  juste et la plus  exacte idée  que je  puisse vous
                                      donner et vous laisser [le  mon attzcliement inviolable et du respect avec le-
                                      quel je  suis et serai toute ma  vie, Monseigneur,  votre tres humble et  tres
                                      obeissant  serviteur.
                                                                         L'ABBÉ De L'ISLEDIEC
                                      a  Park ce 4 juin  1767.
                                          J'ai  oublié, Monseipeur, de vous parler dans ma lo'ngue et ample lenre
                                      de M. George  Spence qui vous  demandoit  des rii.isionnaires  pour  l'Isle St
                                      Jean, soit pur lui ou pour quelqu'un de ses amsis.  Je lui ai icrit et  je  lien
                                      ai point eu rle  reyonse, tna lettre cependant ne contenait rien  que rl'hmiii:te
                                      etqui ne du lui paroitre juste, prudent et raisonnable.  respectueux  pour  sa
                                      cour et conforme à la conduite que je devois tenir vis à vis des circonstances
                                      presentes et de celles où nos anciens missionnaires  s'etoieiit  trou\.és  et de ce
                                      qu'on  leur avoit fait éprouver.
                                          J'ai  eu l'honneur de vous adresser à vous même. blonseigriieur. une copie
                                      exacte de ma lettre et j'e me flatte qiie vous n'y  aifiés rien trouvé que <le con-
                                      forme à vus vues et à ce que vous auriés  fait voiis niênie à ma place  et que
                                      cmmnie nioi vous  en seriés  resté là faiite de reponse.  II est vrai cependant
                                      que hf. G.  Spence m'a  adressé ici un <le ses amis qui n'a  eu rien  à repliquer
                                      à mes  justes  representations.
                                          Te  crois, Monseigneur, que le gouncrnement  anglois et surtout les par-
                                      ticul&rs de cette nation, non  avoués du  ministre, auront de la  ptine  à ras-
                                      sembler ce qui reste encore d'acadiens  epars et  repandus SLLI i'Isle  St  Jean
                                      et dans l'Acadie, faute de confiance d'après  le traitement qui leur a  eté fait.
                                      D'ail1eur.s il en est beaucoup de p:rsç~é à la Louisianne oii  on les traite  fort
                                      bien.  Il en passe tous les jours  aux iles de St Pierre et de Miquelon  et ide
                                      ces deux iles en France, où l'on pense serieuseinent  à leur faire prendre des
                                      terres et à les etablir.  M. LeLoutre vient d'en etablir 78 familles. et tres so-
                                      lidement,  à Belleisle  en  mer  au  grand  contentement  de la proi~ince et  des
                                      etats  de  Bretagne qui  en  ont  fourni les  fonds.  La cour  même a  parue  si
                                      contente de ses operati~ns que le ministrre et  M.  le  controleur  rGn6ral  lui
                                      même paroissent vouloir le chareer  de I'etahlisçement  du reste des familles
                                      acadiennes que nous avmns en France et qu'un particulier ou plulot un sei-
                                      gneur fort riche propose  d'en  prendre LOO familles sur ses terres et dom+i-
                                      nes; ai'nsi, Monseigneur, vous  voyés  qu'il  n'y  a  guere  d'apparence  que les
                                      concessionnaires  anglois  puissent  former de grands etablissements  à l'Isle
                                      S' Jean et en .kadie  à moins qu'il n'y  fassent passer d'Ecosse ou d'Irlande
                                      de nouveaux colons et cultivateurs.
   235   236   237   238   239   240   241   242   243   244   245