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350 ARCHIVES DE QUEBEC
Je dois vous observer Monseigiieur que M.M. ùu seminaire de paria
n'ont point encore produit leurs moyens ny leur replique a la requête dintro-
duetion du chapitre.
2" j'ay cru egalement devoir voiis envoyer eopie de I'arret rendu sur et
pour l'hopital de montreal. . mais j'y remarque une ehose qui va nous arreter
pour cette annhe, et nous empCeher de liquider et de payer les dettes de cette
maison jusqu'au retour des vaisseaux et la reponse quiè nous apporteront de
M.M. les chefs de l'administration.
J'avois donné a la eour avec le modele de I'arret un tableau des dettes
de lhopitnl de montreal tel que vous le trouverés ey joint et le conseil par son
arret renvoye cette liquidation a faire sur les lieux par M.M. les chefs de
la<lministration vis a vis de Madame youville.
Je ne eonqois rien a ce ehangem8:nt ny aur motifs qui ont pu determiner
a le faire, les dettes sont a paris pare.: qne les '~eanciers y sont.
C'est avec eux qui1 s'agit de transiger, et d'eux dont il est question d'obte-
nir remise des interets et <le partye des principaux, et j'eluis deja bien avanei:
sur ces deux operations, il n'y svoit plus aucune difficulté sur la remise de!)
intercts et j'avois lesperanee d'une remise considerable sur les prineipaux.
Cette difficulté et le delay quelle apporte B notre opcration va fatiguer et
ennuyer les creanciers et peut etre les degouter, ils pourront penser que jit
leur ay donné de faussea paroles. II faut cependant les tenir en halaine
jusqu'au retour des vaisseaux si1 est possible ; mais je pense qu'on auroit pi1
suivre lc modele darret que javois donné, et en cons:quence j'aurois pour et
au nom de Madame youville transigé avec les creanciers dont j'aurois ru une
d'autant meilleure composition que j'aurois fini eette année et dans le tems oii
je leur avais promis de finir, voila le sort des choses de cette vie et les contre-
tems auxquels elles sont siijettes, jespere cependant que sur la reponse qui nous
viendra par le retour des premiers vaisseaux la eour verra que comme les dettes
et les creanciers sont en franee cest icy qui1 faut les liquider appnrer et solder.
Jen ay deja fait la remarque et mes obaervutiuns a la cour, mais lnrret
etoit party ainsy il faut attendre.
Voila Monseigneur ou nous -11 rommes et ee qu'on auroit pu eviter si on
avait voulu ; mais quand on pric on ne commantle pas.
Je suis avec respect Monseigr.eur votre tres humble et tres obeissanit
serviteur
L'abbé DE L'ISLEDIBZT.
ce 23 may 1752.