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ARCHIVE;  DE  QUEBEC

                                        Je crains  que  vous  n'ayés  un  peu  de  peine  a  lire  ma mauvaise  écriture ;
                                     mais  cette lettre contient  bien  des  choses  que je  n'ay  pu eru  devoir  eon6er
                                     a la main d'un secretaire.
                                        J'auray  L'honneur de vous entretenir du surplus a votre passage à Paris ri
                                     vous le jugés  a propos.
                                        D'icy  à ce tcms la je  vas m'occiiper  à  finir  mes lettres pour  la Louisiannie
                                     d'après  les reponses que vous m'avés  fait l'honneur  de me donner.
                                        Toute cette œuvre me pèze non  par  son propre poids puisque celle de Dieii
                                     n'en  doit  point  avoir  pour  ceux  qui s'y  livrent par des  veües  pures et droites
                                     mais  je  vois  des choses  qui  m'en  dégoutent  et  qui me  feront cet  hyver  vou!l
                                     renouveller  la prière  que je  vous  a:,  déja faite  de  trouver  bon  que  je  m'en
                                     décharge sur quelqu'un  qu'aurait mcins d'âge  et plus de talent que moy.
                                        Ce sera cependant  toujours avec peine  que je  me detacheray  de quelqui:
                                     chose  qui me  procure  avec  vous  de13 liaisons  qui  me  Bsttent  autant  qu'ellai
                                     m'honorent  ; mais il y a une sorte de gens dans le monde  a  qui on attribue sii
                                     maxime  qu'il  faut faire une fin,  et je crois  que la  prudence,  mon  age,  et me:,
                                     infirmités concurrent à m'inspirer  de l'adopter.
                                        Je suis avec respect, Monsieur etc etc etc

                                                                       L'abbé  DE L'ISLE DIEU, Vicaire
                                                              G"  des Colonies de la Ne"' France en  Canada.
                                        Je vous  demande pardon  Monsieur  de l'ancre  qui est tombée sur la  pre-
                                     miere  page de ma lettre  après  quelle  a  été écrite mais  mes  mauvais  yeux  ma
                                     font faire des fautes ou mon respect  na point de part Monsieur.








                                     Monsieur,
                                        Je n'ay  encore ose Jusqu'a  présent  vous écrire dans L'alarme et la cruelln
                                     inqui6tudc  ou  j'ay  se0  que  vous  étiés  aussy  bien  que  toute  la  cour  et  qui:
                                     nous avons bien surement partagée  ; inais heureusement nous sommes présente.
                                     ment plus tranqiiilcs et nous aprenaiis avec une véritable joye  que sans change!.
                                     d'objet,  mais  simplement  de  motif  et  d'intention,  nous  pouvons  dés or mai:^
                                     changer  ou  du  moins  diriger  nos  prières  en  actions de grtees pour  lemeilleui:
                                     état de Monsieur le Dauphin qu'on  rious dit absolument  hors de tous dangers.
                                        Ainsy  Monsieur,  Je erois  pouvi~ir présentement  vous  rendre  compte  di:
                                     mes  petites  expéditions  pour  la -LolIisianne, que  j'ay  fait  passer  ce  matin  sr
                                     Monsieur  le Comte de la GalissonniBre pour  me les eontre signer,  afin  de leil
                                     adresser sous une seulle envelope à lldonsieur de Kerkrs à Brest  et de luy eri
                                     epargner  le  port  aussy  bien  qu'a  nloy  persuadé  que  comme  c'est  pour  leil
                                     affaires du Roy,  de I'Etat,  et de la rt:ligion  vous ne le trouver&s pu mauvais.
                                        J'adresse  donc a Monsieur de Kerleree toutes mes lettres pour  la colonie.
                                     dont le Roy le nomme gouverneur.
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