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Si en revenant de Campiegne vous passes un jour a Paris et que vous le
permetiés J'auray I'honneur de vous rendre compte de tout ce qui se passe a
Louisbourg pour en tirer les cons6quences qu'il vous plaira sur tout d'apres
les autres connoissances que vous en avés.
A l'égard de la mission des RecoUets h 1.ouisbourg et dans les autres pmtes
qu'ils occupent je l'avoia abandonnbe et par la disette de sujets et par le peu
de talent et de zèle de ceux qui la composent.
Il n'y était encore arriv6 aucun recollet de Bretagne au 18 Juin, cependant
il y en est mort un a la devise de ceux qu'il falloit absolument relever ; mais
cela fait qu'ils sont encore plus faibles en nombre.
On me mande qu'il en est arrivé quelques uns a Quebec mais ce n'etait
pas là la route qu'ils devaient prendre pour arriver à Louisbourg aussitot que
le besoin pressant de l'œuvre l'exige.
D'ailleurs celuy qu'on a destiné pour supérieur est un sujet qui en a été
deja chasse paur mauvaise conduite et je n'en suiR point surpris puisque le
provincial qui l'envoye est luy memc daris le cas et a été rappele de Louisbourg
du tems de Monsieur le Comte de BIaurepas lorsqu'il y etoit simple religieux,
en verité je ne con~ois plus rien aux hommes dans tous les etats. . .
L'aveu doit nous couter cher puisqu'il est humiliant non pour la Religion
qui soutient par elle même mais paur ceux qui la representent de plus près.
II semble aujourd'huy que les veües particulières soyent lunique ressort
qui nous fasse agir, nous importunons et nous fatiguous les puissances par nos
discussions au lieu <le les édifier par notre zèle. L'œuvre de Dieu perit entre
nos mains et on est réduit a nous exciter au lieu de nous retenir sur l'article
du vray zèle et sur tout de ce zèle, pur sage, prudent et d6sintereaaé qui ne
cherche le bien et ne le veut faire que paur luy même, et la gloire unique de
celuy a qui il doit étre rapporté.
Vous ne pouvez je crois Monsieur vous dispenser d'eii &rire au Provincial
des Recollets de Bretagne.
A l'egard des Capucins de la province de Champagne qui sont tenus de
fournir sa mission de la 1,ouisanne le provincial est reparty pour Charleville
d'ou il m'a écrit et ma mandé la tournure qu'aurait pris 500 affaire et les suites
de l'arrêt du parlement de Metz.
11 me mande qu'il a été arretb entre M. l'ancien Ereque de Mirepoix et
Monsieur le Marechal de Belisle qu'il seroit donné des lettres de cachet aux
discales qui avaient solicité l'arret contre leur ordre et que pour la tenue pro-
chaine du chapitre général il seroit nommé deux Commissaires pour y présider
l'un seculier et l'antre régulier, je crois même que le premier est IaIque.
C'est ainsy ce me semble qu'on punit les innoceiits et les coupables ; car si
les premiers ont mérité leur éloignement comme eela paroit demontré on auroit
pu je crois épargner aux seconds c'est à dire aux maisons de la province le
remède qu'on leur a préparé par la commission.
Je crois qu'on a été un peu trop vite dans cette affnire et qu'on a donné
trop de confiance a de3 mécontents et a des (?) qu'on se voit aujourd'huy
force desloigner et de pnnir ; et pendant ce temJ là notre pauvre mission
manque de sujets ù moins qu'on ne nous en destine et qu'on ne nous en donne
immediatement après la tenue du chapitre; j'ay écris pour cela ils pourroient
encore partir pur le vaisseau qui doit passer M. et Me de Kerlerec au mois de
septembre.