Page 332 - index
P. 332

Je  serois  assés  tenti:  de  eroire  Monseigneur,  que  ee  sont  ees  Mm  qui
                                      partent d'un faii principe, il n'est  piri possible qiie le Roy ait confirmé en 1663
                                      I'erection  d'un seminaire qui n'existait qu'en  idées et sur le papier.
                                         Je ne suis pas plus diisposé a croire que la vente de M.  Delaval soit autri:
                                      qu'une  vente fictice,  mais quant on la supposeroit reelle, elle est faite a M.  D,:
                                      Berniere et a ses associés. qui n'ont  jamais  eté membres du seminaire de Paris.
                                         Ces b1.M. qui avoieiit suivi b1. <lelaval dans tniia ses travaux apostoliques,
                                      et dans le cours de son rieariat apostolique de Petrée,  se reunirent avec luy  .&
                                      Quebec dès quil fut destiné par le Roy pour  y etre le premier  evêque eu titrti,
                                      ils y etablirent un seminuire pour y \,ivre en communauté, et comme ils etoient
                                      tous fort riches, il leur fut tres aisé de le doter amplement comme un semiiiaire
                                      diocezain,  suivant  que 18% porte le dixret d'ereetion  du  mois  de mars  1663  et
                                      les lettres patentes confii:matives du mois  d'avril suivant.
                                         Or dans tout eeey,  je  ne vois pc'int de propriété pour  Yr8 du seminaire de
                                      Paris.
                                          Que la vente de M.  DeLaval ai.r et8 fictice ou  reelle,  elle etoit naturelle et
                                      même necessaire,  etant (lesigné par le Roy pour etre le premier eveque en titre
                                      de Québec, il ne devoit pw eonserver de proprieté dans les biem et revenus  d'un
                                      seminaire qui1 fondoit el:  etablissoit pour son Dioceze.
                                          D'ailleurs  encore  (et c'est  une iaiion triomphante)  dans i'union  m&me du
                                      seminaire de Québec  a celuy de Pmis,  il a et8 formellement etreeiproquemeiit
                                      stipulé de part et d'autre  quil n'y  ai~roit entre ces deiix seminaires, ny commii-
                                      naute de biens ny comui,unauté de charges, ce qui roduit cette union a une rino-
                                      ple  union  morale et  de regime  spirituel.  que  vous ferés cesser  quand  il  VWJS
                                      plaira Monseigneur.  du moins e'est  mon avis.
                                          Jay donné toutes crrs reflexions beaueoup plus etendues a M. Esteve.  polir
                                      repliquer  a  M"  du  seroinaire  de d'aria,  nous  verrom  quel  usage  il  en  fera,
                                      j'auray  l'honneur  de vous  en rendre compte dans une seconde lettre, en  vwls
                                      envoyant une coppie de son ouwag:,  tout ce que je crains e'est de vous ruiner,
                                      car ce qui sort des mai-os de mr'  let3  avocats est bien plus eher  que ee qui sort
                                      des miennes, excepté le prix que voiis y mettés, en continuant  de m'honorer  ide
                                      votre amitié, et de votre confiance Monseigneur.
                                          1;'iiuion  de l'bopital  de Montreal  mt enlin  abbandonnée  sur  mes  rcpre-
                                      sentations poussées.  je  crois, jusqu'a  la dernonstration, et sur mes  oüres  d'en
                                      apurer  et  d'en  acquitter  les  dettes  de  Paris,  s'entend,  sous  la  condition de
                                      subroger  la pcrsonne  qui fournira  les  deniers,  au  lieu  et  place  des  créanciers,
                                      pour  la portion seulem,ent qui leur sera payée de leur creance, remise faite iles
                                      interest, et deduetion cle  la portion  des principaux que les d. creanciers remet-
                                      tront en les payant corriptaut.
                                          Pour consommer  cette  affaire, d'abord  aussy  solidement  qu'elle  II:  p:ul
                                      etre,  il  sera  rendu  un  arret  du  c,>nseil d'etat  qui  confirmera  la  comniission
                                      donnée  a  Mad.  Youville  et  a  ses  compagnes,  après  quoy  la cour  ne  pourra
                                      s'empecher  de donner  des lettres giatentes,  paree que sans cela  Mad.  Youville
                                      et scs  compagnes, ne formant pas  un  corps legal  de eommunauté, restcroi:nt
                                      toujours seeulieres,  et en etat de  transmettre leur  posseoeion  a leurs  heritiera
                                      naturels,  ce qni mettroit  eeux de laad. Youville en etat de repeter sur  I'hopi-
                                      ta1 de Montreal le3 soinmes   paroitroit avoir payées pour I'arquittement
                                      des dettes de cette maison.
   327   328   329   330   331   332   333   334   335   336   337