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ARCHIVES  DE  QUÉBEC
                                  LETTR~ AUX CHANOINEB DE QUÉBEC - (17 avril  1752)



                         Messieurs,

                            Je suis tres flaté de la lettre que vous  m'avés  fait l'honneur  de m'eerire  ;
                         quant  aux remerciements  que  vous  me  faites  je  n'ay  encore  pû  les  meriter
                         que par  mon  zèle bien  sincerc pour  tout  ce qui peut vous  interesser,  et par  le
                         desir  que j'aurois  d'etre  bon a quelque ehose a votre compagnie en ee pays ey,
                         soit  vis  a  vis  de la cour,  si j'ctoiç  assés  heureux  pour  pouvoir  vous  y  servir,
                         du moins par  mes amis, si mon credit n'est  pas  BSB  etendu pour  m'en  procurer
                         la satisfaction  et  a  vous  l'utilité  Messieurs,  soit dans  quelque  occasion  parti-
                         culiere que je  saisirois d'autant  plus volontier  qu'il me seroit aussy sati5faisant
                         qu'honorable  d'etre  utile a un corps aussy respeetable  que le vdtre.
                            Quant a la contestation que vous avCs avec le seminaire de Québec, quoy
                         que j'aye  des liaisons  d'habitation  et de socictr avec celiiy  de Paris,  les amis
                         communs n'ont  plus rien a faire dans une contcstation portéc en justice  reglée,
                         que de desirer  que la jiwtice  soit rendue a  qui elle appartient,  et c'est  le vœux
                         de  mon  cœur  pour  vous,  si  vos  pretentions  sont  aussy  justes  que  vous  les
                         eroyés.
                             Si il  avait eté question  de conciliation,  et que man ministere  eut pû  vous
                         etre agreable.  et utile,  j'ay  deja  eu l'honneur  d'etre  une fois  votre arbitre vis
                         a  vis  de feu M. dc Montigny  directeur  de cette maison,  dans unc audition et
                         un apurement de compte,  que M. l'abbé  dc la Tour votre ancien  Doyen, avoit
                         a  vous  rendre,  vous  me  parutes  dans  ee  tems  la  contents  de  mon  operation,
                         du moins a en juger  par ee que M. delorme m'en  dit alors,  et par  ce que vous
                         m'avés  fait l'honneur  de m'en  ecrire depuis : je  vous supplie d'etre  persuadés
                         Messieurs,  que  nion  zele et mon  devouement  pour  vous n'ont  souffert depuis
                         ce tems la aucune alteration ; mais  il  est  question, eutre voua  Messieurs, et le
                         seminairc de Québec,  d'un  arret <lu conseil qui decide  de  vos  pretentions  reci-
                         proques,  et  tarisse  par  la  vos  contestations,  dans  lesquelles  big' I'Evéque
                         de  Québec  ma assuré  qui1 nc  vouloit  entrer  pour  rien,  si  vous  en exceptés  la
                         reclaniation  de son droit  de libre institution  et de naminatiou,  si la cure  que
                         vous contestés au seminaire, vient a passer  de ses mains dans les  vôtres.
                             Telles sont Messieurs les intentions que Mg'  YEveque de Québec ma  noti-
                         fiées en me chargeant de presenter  sa requête au Ray a l'effet d'en  obtenir  un
                         arret qui l'autorise a intervenir pour la simple eonservation de ses droits, dans
                         la cantcstation que vous avés  avec lc seminairc.
                             Ainsy Mwsieurs, je  me trouve fort a mon  aise en  executant bs ordres de
                         Mg* I'Evêque  de Québec  vis  a  vis  de  vous, puisqu'il  ne  s'agit  que  d'un  seul
                         point,  qui est le droit de nomination,  et de libre  institution, reclamé par  Mg'
                         votre evêque, ct qiie vous ne demandés pas mieux que de voir decider, du moinr
                         a  ce que m'en  a dit plusieurs fais bl. l'abbé de la Corne  votre agent et votre
                         confrère,  qiie j'ay  eii l'honneur  dc  voir  cette  annbe,  bien  plus  souvent que la
                         precedente.
                             A l'egard  du sort des pretentions de M" l'EvPque de Québec et des votres,
                                       les
                         aqib judke  lia ~t, commissaires du  conseil en decideront,  je  m'interdis  jus-
                         qu'a  la facult6 d'opiner  vis  a vis  de moy même, et je  me troiive d'autant  plus
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