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330 ARCHIVES DE QUBBEC
J'espere Monseigneur, que I'appm de ce coup d'ueil, asses riant pour la
cupidité, sera plu capable, non de faire tomber la traite de l'eau de vie, mais,
d'en faire cesser les abus, que toute8 les decisiona. de sorbonne, qui besite tou-
jours a prononcer dès qu'elle apperçoit le moindre melange entre les interets de
l'etat et ceux de la religion.
Si vous avés quelques vues parti'tulieres a me confier sur mon projet Mon..
seigneur. je vous suplie de me les donner, mais de n'en rien eommuniquer, di!
peur de trouver des opposants avant meme qui1 ne soit mis au net.
Je crois Monseigneur, que vous t.tes d'effait de M. fornel, mais jay eu bien
de la peine a faire parvenir votre lettre jusqu'a luy, voulant etre sor qui1 IC
recemoit, et qu'il n'en put pretcndre cause d'ignorance, jay méme eté obligé di:
m'adresser a Mg' l'Archevequc de P;uis, a qui je crois, sauf meilleur avis, qui?
vous feriés bien d'ecrire, tant pour les ecclesiastiques de votre Dioceze. qui
peuvent se trouver dans le sien, et qui ont besoin d'ezeat pour y raider, :i
. .
dire la niesse et s'y faire aDurouver. Que uour les Dersonnes qui de vos colonies
..
passent en france, et surtout a Pariil, et qui ny ayant pas acquis un dornicil'e
. .
suffisant ont besoin d'une disuense di: trois bans. qu'on ne ueut uas se disuenser
~.
de leur donner ratione distantiœ Eoci~rurn et qui1 canste de leur etat, et quils
sont libres de contracter ; il conviendroit je crois Monseigneur, que vous
donassiés avis a Mm I'Arcbevéque d': Paris que voua avés quelqu'un icy revêtu
de vos pouvoirs, vous parcri& par la. a beaucoup d'inconvenients qui resulteot
pour L'ordinaire des informations qu'on fait pour suppleer au deffaut de domii-
cile, du reste Monseigneur, je soumet a votre prudence ce quelle vous dictera
a ce sujet, je suis fait pour recevoir des avis, et non pas pour en donner, surtout
vis a vis de vous.
Voicy donc ce qui s'est pssé entre M. fornel et moy. je n'ay pu m'abou-
cher avec luy puisqu'il n'est pas a Paris, mais je suis porteur de trois lettres de
luy. l'une du IO février par laquelle il promet de se decider avant le depait
des vaisseaux. La secondc du 18 mars par laquelle il se deeide a rester en
france et vous supplie Monseigneiir de luy envoyer ses lettres de pretris'e,
et un ereat, cette lettrc porte mènie dcmission de son canonicat. La 3" du
24 mars, en conformité et en confii.mation de la precedente. J'en ay une .le
a M. l'arcbeveque de Paris qui a la bonté de repondre a la demande que je
luy avois faite de votre part, en mc donnant avis que M. foroel luy a dit, 1u.y
même, qui1 desiroit rester en franee. La lettre du Prelat est du 20 mars.
En consequence jay ecris a M. fornel, et je luy sy fait observer qui1 eoin-
viendroit qui1 vous ecrivit luy m&ine, et vous annonça le party qu'il prend.
Je crois qui1 le fera Monseigneur, mais malgre cela je luy feray toujours donner
une demission en regle dès que vous maurés envoyé ses lettrcs et son ereai,
je pense ecpendant qu'en attendant vous pouves nommer a soncanouicatsur
ses simples lettres missives dont je voua enverray des expeditions en fornie
dc peur d'accident, et cles que vous le jugerés a propos, je ne les garde en 034-
ginal que pour les luy representer s'il venoit a Paris.
Je viens d'avoir l'honneur de vous dire Monseigneur, que je comptois
faire donner a M. fornel une den ission en regle, il m'en envoya hier au soir
une sou $a signature priv6e avec ririe lettre asaés seche, comme un homme fâché
de ce quc jexecutois vos ordres a iron sujet, pcutêtre avec trop d'exactitude ;
mais comme avec les gens qui ont tort il faut conserver toute sa raison pour
les y ramener, s'il est possible, je luy emis ce matin, et je luy mande que sa