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conséquent y en envoyer deux de plux  que ce qu'on  avoit destiné ou du moin!i
                                      demandé,  eû égard aux nouveaux 6tsblissemens des pwtes de cette Colonie par
                                      les compagnies  qu'ou  y a envoyées en 1751.
                                         Le Pere provincial  de Champagne voiis demande Monsieur, Sa permissioii
                                      de se présenter  a  votre siudiance à Versailles  et ma prié dc vous  en prevenir,
                                      et méme de luy donner  rine lettre pour  l'nnnoncer.
                                         Outre  Iru  quatre  Jli~sionnaircs ahsolurnent  ot.cessairt,q  à  blorruit,ur  L'
                                      Loutre  POLI  favotisrr 1t.s  nouvr&ux itahli<ist,men) qu'il  veut fairt. des Acadirns
                                      français-sortis de la péniiisule, je  penge qu'il  en faudroit envoyer un aux Tama-
                                      rois.  mission  de la  Louisianne  la  p:us proche  des  Illinois,  desservie par  des
                                      prêtres séculiers des Missions  etrangères du Seminaire de Paris et de celuy de
                                      Québec.
                                         Vous verrés Monsieur par cet ai:ticle  de mes extraits que cette mission e,t
                                      presque tombée qu'elle  ne consiste pyesque plus qu'en  un petit établissement de
                                      français.. . que presque toutes les  iiations sauvages s'cn  sont détachées pour
                                      aller aux anglois, tandis que cette mission auroit pû non seulement se conserver
                                      mais  s'scroitre  cominr: celle  des J6suites aux Illinois et ceux ( ?) autres nstio~ir
                                      qu'ils  desservent si Elle avoit 6té fournie de sujets.
                                         II  n'y  a aux Tamsrois que troii; prôtres séculiers dont deux sont fort ag,is
                                      et demandent depuis longtems dusei:ours;il  faudroit du moins y en envoyer Lin
                                      cette  ann6e  y  ayant  ]>lus de  seim  ans  qu'on  y  en  a  envoyé.
                                         Ceux qui sont chargb de cette mission ne comprennent pas assés cornbi<!n
                                      il est important de In  bien établir : izlle est environnée de taute part de nations
                                      sauvages et tout ce que nous en perdons s'acquiert  par  i'anglois. . .
                                         La religion  cst  un  des plus  fovt  motifs  qui  nous  les attachq  s'il vient  A
                                      manquer par  notre faute. la cupidité et l'yvrognerie  nous les enlevent.
                                         Je pense  donc,  Monsieur  qu'il  n'y  auroit  pss  de  temps  à  perdre  pour
                                      rétablir peu  à peu  cette mission en y envoyant du moins cette année un  aujet
                                      qui  Loit a In Nouvelle Orleans et rc!monstroit facilement aux Tamaroia comme
                                      les Jkuites le font aux Illinois.
                                         Vous trouvorés cy loint Moriiir.ur lin pctit mémoire concernant les intereta
                                      de  Monsieur  Le  Loutre.  Cette  grace luy  avoit  été  promise  dès  le  teins  de
                                      Monsieur de Maurepas.  J'attendray  vos ordres sur le contenu de cette lettre
                                      qui est un peu longue pour ma tête surtout après trois seignécs en 24 heures. . .
                                         J'espère  que  vous  voudré bian  me faire renvoyer  mea  extraits  lorsc,ue
                                      vous  y  aurés  mis  ou fait mettre  vos  apostilles pour  m'y  conformer  dans nies
                                      réponses et n'y  rien mettre dont je  ne sois bien sûr.
                                         Je suis avec respect,
                                             Monsieur,
                                                 ete etc etc,
                                                                               L'Abbe  nE  L'IBLEDIEU,
                                                                     Vicaire  Gédrd des Colonies Franpoii.es

                                      A Paris 28 Mars 1752.
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