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316 ARCHIVES DE QUEBEC
J'ay vu, lu et examiué leur memoire de pretentianq. et les titres et moyens
dont il. osent les etayer et les soutenir ; rien n'est si peu fondé, si extrava-
guant, si vague et si peu concluant ; on pourroit m&me reflmhir et diriger contre
eux leurs propres titres.
J'ay egalement lu oii du moins entendu la lecture du memoire de M. le
Marquis de la Galiraonniére et de M. De Syllhouete, en reponse a celuy des corn-
missaies anglo~ (ear ce!: messieurs de la Galissonni&re et de Syllhouete m'ho-
norent de leur amitié et cle leur confiance. ils m'ont m&me demandé la commu.
nication de mes extraits r,ur I'acadie que je leur ay co~és). II m'a paru qu'ilri
en etoient contens et qu'ils y trouvoient un precis exact de tout ce qui a'ktoil,
passe dans I'acadic depuis I'evaeuation de Louisbourg de la part des anglois,
et leur etablissement a Chibouktou, au grand detriment de nos pauvres famil-
les françaises et de vos niissions qui en ont eté culbutks.
Il ne faut pas croire Monsieu, que le Roy aye dcssein de les abandonner,
vous pouves les assurer du contraire, et M. le marquis de la Galissonnière
vous le fait bien voir luy meme dans sa réponse qu'il m'a communiquée.
M. Rouille m'a tenii le meme langage pnidant trois jours que j'ay passes
a versailles et ou j'ay eu de luy huit heures d'audience en trois fois, sur les ex-
traits que je luy avois enroyés 15 jours en avanee, afin qu'il en prit eoiuioissanee
avant mon arrivée a versailles. On ne peut etre plus content que je I'ay eté
des audiences qu'il ma données et des bonnes et favorables dispositions ou je
I'ay trouvh.
Il m'a assur6 et il nie la mème ecrit en marge de mes extraits, que I'interi-
tion du Roy etoit de faciliter I'evaeuation dea familles francoises et leur tram-
migration dans le surplus du continent qui ne fait point partie de la peninsul,:,
uniquement cedé, et m&me pas encore dans sa totalité aux anglois. comme voiis
le remarques fort bien dansvotre lettre.
L'intention du Roy est egdement de donner des secours aux familles Iraii-
soises pour leur subsistance et pour leurs nouveaux etablissements hors la
peninsule daus lc contirient, jusqu'aux rives du fleuve St Laurent, et les ordr.es
ront donnes a ce sujet de la manière la plus precise, je suppose qu'ils Jeront
executés avec la même exactitude. du moins autant que les eireonstanees le
permettront, wia la cour wu8 ~eeommandz aurloul el a Y" no# confrbsr mia.
piananire>, de ne rien cornpromdte ois a ois der angloia.
A l'egard de la fixation des limites, cela ne peut aller aussy vitc qu'on le
voudroit et que vous 1,: desireries, M. le Marquis de la Galissonniere vous le
mande luy meme et vous en dit les raisons, quoyqu'il n'y perde aucun tenis,
qu'il en soit extremement occupé et qu'il y donne tous sw soins.
J'ay vu comme je vous lay dit cydesus ses observations sur le memoire
et les titrer des angloir,, aussy bien quc son memoire en reponse. il n'y a rien
de mieux, et j'avoue que je ne conpw pas eomrnent les anglois osent avancer et
soutenir de pareilles yretentions.
On leur a cédé I'ecadie eelon ses anciennes limites, elle en avoit donc de
uouvelles lors du trailé, et les termes memes de eession, eelon les incisnwa
limites, sont plus qu'une presomption que la cession ne e'etendoit pas jusqu'riux
nouvelle^ limites.
En second lieu ori leur cede I'acadie, et m&me Port Royal ; Port Ro~ral,
appelé depuis annapolis, n'étoit donc que eontigu a I'acadie et n'en faisoit pm
partie ; ainsi la peninsule etoit bornée de ce cAté la.