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ARCHIVES DE QUaBEC 311
fait
Depuis longtems les Recollets de la province de bretagne sont en posses-
sion de desservir une partie des missions francoises de Lisle Royale, en parti-
culier la cure de Louisbourg. et surtout les postes ou il y a des garnisons de
troupes reglées etablies.
A la prise de Louisbourg par les anglois, ils en furent renvoyés comme
les autres habitaos françois qui furent obligés de I'evacuer. Suivant une lettre
du Pbre Michel ange Kroëlen, provincial des Reeollets de la provinee de bre-
tagne dattée de Lesneven près L'andernrau du 28 juin 1751 ecrite en reponse
a l'abbé de Liile-dieu vicaire general de toutes les colonies de la nouvelle fra~ce
en canada sur les plaintes qu'il luy faisoit de la mauvaifie conduite de ses reli-
gieux a Lisle Royale et surtout a Loiiisbourg. II paroit que par deux lettres
du ministre l'une du 28 8b" et l'autre du 7 gbrB 1748 adressées au sud. Pere
Provincial lesd. Recollets au nombre de six ont eté redemandés par la cour a
Louisbourg, et en particulier les Pères Athanase et Isidore.
Il paroit encore que Iesd. six recollets se sont rendus a Louisbourg sur la
fin de 1749 en meme tems que nos vaisseaux de transport y canduisircnt lep
familles françoises qui pendant la guerre avoient eté amenees a la Rochelle,
pour y vivre au pain et sur les rations du Roy.
L'abbé de lisledieu, que M. 1'Evêque de Québec a chargé de dresser et de
presenter ce memoire a la cour, observe:
1" Que depuis la fin de 1749, il n'est point arrivé a Louisbourg d'autres
recollets que le8 six premiers qui y ont et6 envoybs.
2" Que ce nombre est insuffisant, puisqu'il y en faudroit au moins douze,
relativement au nombre des postes qu'ils y auroient a remplir.
3' Que quand ils y seroient en nombre sufisant, si les sujets dont on
voudra les completer n'ont pas plus de regularité de zèle et d'exactitude que
les six premiers qui y sont arrivés, ils ny feront jamais aucun bien. et quant ils
chercheroient a y en faire, iL detruirout toujours par leur exemple, tout le
fruit de leurs instructions, si ils en faisoient ear ils n'en font point, ils negligent
tout, instruetions, confessions, adrniuistration de saerements, visites et eons*
lations des maladcs, catechismes des enfants, rien n'est rempii et tout est
negligé au scandale de la colonie, au prejudice meme du service de l'etat et au
detriment de la religion.
4' Lead. recollets n'ont entreur ny intelligence ny union, chacun tire <le
son cBté, ils se dechargent de l'onereux <lu ministère l'un sur l'autre, a moins
qu'il n'en resulte quelque profit et qu'ils ny soient sollicités par la cupidit6
et par quelque attrait pecuniaire. . . On mande a I'abbé de LisleDieu que ceux
qui sont daus des postes eloigoés de Louisbourg, et a qui le superieur aecorde
la permission de donner des dispenses gardent a leur profit les aumônes qui
sont ordonnées en pareil cm, ou ce que le rituel du Dioceze permet de recevoir
pour ees sortes de dispenses. Ce n'est qiie demi mal, si ils n'en accordent pas
en dedans des rlegrbs prohibés, mais tout cela prouve que quant on les conser-
veroit dans la eolanie, il ne faut leur laisser exereer aucune jurisdietian gra-
tieuee oy coutentieuse et les retrainrlre simplement a dire la messe, a precber,
eonfeser, baptiser, marier et catéchiser, administrer les saerements et a visiter
les malades, eneore fniidra til beaueoup veiller pour savoir s'ils s'en acquittent
suppas6 qu'ils v~ulent reconnoitre un superieur seeulier.