Page 91 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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MW Pleesis avait été amené à prendre position au sujet de la Révo-
lution, pour une part, aoua la prwion dea milieux politiqum et en raison
du caracttre aoii-religieux pris par Ie mouvement rkvnlutinnnaire. Maia
l'intervention de l'Evêque trouve sa raison dans la naissance
d'une bourgeoisie eanadienne qui se revendiquait des idéee nouvelles eur
les plane politique, religieux et eoeial. Conetamment, ML' Pleesis, BU
eoum de ses deur sermons, s'adresse et vise ce nouveau groupe soeial.
a Jugez-en, dit-il, par ceux de non euneitoyens qui ont eu le malhenr de
donner dans les principes monstrueux des Diderot, des Voltaire, des
Mercier, des Rousseau, des Volney, dea Raynal, des d'Alembert et autres
déistes du aièele. i SB Ce phénomène de Ia naimance d'une bourgeoisie
eenadienne rend eumi eomptc: de I'ettitude de Mt' Plessis pendant Ia
crie de 1810.
B. M" PLESSlS ET L4 CRlSE POLITIQUE DE 1810 :
La fin du 18' sièele et le début du 19" ont élf marqués, au Canada,
par des transformations j mportan tes. L'aeeroissment dé~nographi~ue
considérable et les guerrea ont influé eur toute la vie eanadienne. L
capitalisme conmença i pénétrer dans de nouveaux secteurs et à provo-
quer une eugmeniation du volume du cotrimerec. L'intensité beaueoup
plus grande de la eireulaiion dea produite ammn 1138 capitalistes 1 rérla-
mer la erkation d'organismes de erédits. Les eonskquences n'avaient
pas tard; à se laire sentir sur touie la vic économiqne. On assiste aIora
A une augmcnta~iun génhrale des prix. à une augmentation moins corac-
térisée des salaires et à une amélioratiou des eonditions agrieoles ch-
certaiiis groupes de cultivateurs. Cette situstion nouvelle n'a pas inanpué
d'uvuir des conséquences sociales importantes. Nous avoiis déjà signalé
la décadenee de la iioblesse eanadienue. Mais le phénoméue nocial le
plus importaut consiste daiis Iii formation d'une uoiivellc élite pour la
socjétE canadienne.franqaise. Evidemrncut il ne s'agit pas là d'uii évé-
nerneiit subit mais d'un mourTemeut qui s'amorce a la fois dans les villes
et dans lea campegues el qui ne troiivera sa plaine signihaiion qu'au
milieu du siècle. On assiste d'abnrd pendant celte période ii uuc proIi-
fération des petits marchauds dans les ville4 et, en même temps, daiis le
milieu rural. Ces petits marchands avaieu t réussi par leur cornmeree à
amasser des capitaux emploieront H I'achat de terrcs. Con&-
queniment les villages cIiangcnt de phsaionornie et une claese plus nom-
brcuse d'artisan* y prend plaec. D'aiitre part, un autre groupe com-
mence a pereer : celui des notaires, des avocats, des médecins et des
arpenteur^. '0 En 1791, la Province eomptait 48 notaires canadiens-
français, 9 avoeats, 7 médecins, 24 arpcnteurs. En 1810, lcur nombre
s'établit à 105 notciirer, 29 avoeats, 17 médecins, 28 arpenteurm. L'iti-
Ruenec de ee noiiveau groupe allait se faire seutir sur toutc la soeiété
3"~ernion Je 1799.
30 Voir noo articles : Tnii*soint Pothier tt le probRmc des cbsaes soi:h!es daua
BRH !1955), p. 147.159; Mizhel Brufier et le problime de la Conguite, dans
BRH (prochaine liurei'on) .
40 Voir i'appendicr à la fin.