Page 94 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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menh qui s'étaient produits depuis la Révolution  française : i'Acte  cons-
                                  titutionnel  de  1791, l'afirmation  d'une  nouvelle  élite et la  fondation  du
                                  Cadien.
                                      Les membres de la bourgeoisie canadienne avaient  contesté au clergé
                                  le  droit  d'intervenir  dans  les  questions  politiques.  S'appuyant  sur  les
                                  théoriens du 1B" siècle et  sur 1'Eeole du Droit  naturel,  ils avaient affirmé
                                  l'indépendance  de la  wienee  politique  à  l'égard  de la  théologie  et,  eon.
                                  séquemment,  le prineipe  de la séparation de  1'Eglise  et de I'Etat.  Aiiiai
                                  fondé  en  dehors  de  la  révélation  et  sur  une  analyw  de  la  nature  de
                                  i'homme,  le  pouvoir  politique  leur  paraissait  trouver  son  origine  dans
                                  Ic  peuple.  Du principe  de la  souveraineté  populaire,  ils avaient  dégagé
                                  une  iiiterpréialion  nauvelle  du  régime  pariementaire  établi  au  Caiiada
                                  en  1791.  C'est  polir  répondre  à  ees  eonceptione  politiques  que  Mg'
                                  Plesais  reprend,  en partie, la  thèse  de Bossuet  sur I'origine  et  la  nature
                                  du pouvoir.
                                      Bossuet  avait  puisé  ehez  Hobbes  l'idée  que   les  hommes  étaient
                                  naturellement  loups les uns aux autres m.  4"M"   Plessis, pour  commenter
                                  la  phrase  de saint  Panl  sur  i'origine  divine  du  pouvoir,  insiste eurtout
                                                    .
                                  sur  eet  as~ect de  Ia  ~en&e de Bossuet.   a  Dieu  en  créent  lm  homma
                                                        --
                                  dit-il, n'a  pas voulu  les laiseer sur la terre,  vivre dans  la  confusion, l'in-
                                  dépendance et l'anarchie,  livrés à le  méchanceté  des uns et des autres et
                                  se dévorant  entre  eux  erinime les animaux  de@ forets  ou  lm  poissons  de
                                  la  mer.  11  les  a  réunis  en  soeiétés,  en  républiques,  en  royaumes,  en
                                  emyir~, auxquels  il  a  préposé  dea  ehefs.  Souvent il a  permis  que  ees
                                  états passament  d'une puissance à l'autre,  quelquefois pour lenr bonheur,
                                  quelquetiia  ponr leur malheur,  mais  toujours  pour  sa  gloirè.  Souvent,
                                  en  punition  des péehés  des peuples,  il leur  a  fait  éprouver  de  terribIes
                                  et  sanglantes révolutions  ; il  a  souffert que les  formes de  leurs gouver-
                                  nemens  fuesent  modifiées  ou  altérées et  que des conquéranri  heureux  se
                                  missent  en  poswssion  d'états  qui  ue  lenr appartenoient pas  auparavant.
                                  C'H~ Dieu  qui par  son  autorité  guprême  a  permis  tout  eela.  C'eat  Iui
                                  qui  a établi ces magistrats,  ~cs priiiees, ees  souverains, et  leur a partagé
                                  l'empire  du  monde.  Ceux  inëmes  qui  on1  souiile  de  crimes  et  trempé
                                  dans  le  sang  de  leurs  sujets  le5  couronnes  dont  ils  se couvrent,  sont
                                  eneore  établis par  autorité. . "  Cela  signifiait une  interventiou  de  la
                                  Providence  dans  toua  les faits particuliers  de  la  vie des hommes  et des
                                  Etats.  C'est  pourquoi  I'Evêque  de  Québm  avait  déjà  déclaré  que :
                                    attribuer  aux hommes, à leur  degré d'habileté,  de valeur, d'expérience,
                                  lem  bons  oii  mouvais  auccès de  leure  entreprises,  c'étoit  mkonnoitre  la
                                  p ou ver aine  Sagesse  qui,  du  haut  de son  Trône  éternel,  dispose,  comme
                                  il lui  plait,  du sort  des  Etats  et  des  Empires,  et permet  souvent  qu'ils
                                  n'ayent  tien de fixe et certaiu  que l'inconetance  mime a l'instabilité  qui
                                  les  agile  sana  cesse =. 45  Comment  expliquer  que Mc'  Plessis  qui  avait
                                  résisté aux  traditiona  gallicane,  accepte ici, conirc la  doctrine tradition-
                                  nelle de I'Egliae,  la doe~rine gallicane  et monarchiste  qui faisait découler

                                  44  J.-J.  Ch~valier, Le*  gronder QUUreS  pdit4ue3, p. 74a.
                                  +r  Sennon de 1810.
                                  4u  Senmin  de  1799.
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