Page 90 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Puis Mm' Pleesb trace un tableau de l'affreux spectacle préaenté per
me miété dans laquelle les hommea avaient perdu tout sens de l'auro-
rité et des hiérarchies aoeiales. II ne voit dans toute i'œuvre révolution-
naire qu'un affreux earnage, II n'agit pour lui de la guerre de tous con-
11e tous et d'un retour à l'état de nature tels que Hobbes et les théocratea
les concevaient. Et I'Evêque de Quéhec eonelut : * Voilà, messieurs, ce
qu'on appelait régénération. Voiléi où devoient aboutir lea entrepriees
de la philoeophie moderne et de ses propagateure désignée dix-sept
sièclea d'avance par un des Apôtres de J.-C. eomme des hommes tout
ebarnele, ennemis de la subordination et hlaspbémateurs de la $laje&
divine. *
Dans la pensée de Mt' Plwsis, Napoléon apparaissait comme I'hé-
riticr de la Révolution française. Usurpateur, Yapoléon 4e rattacheit à
eHe par son auvre. M" Plessis avait expliqué la Révolution par la
* préeomption et l'orgueil philaeophique * ; il voit aueei dans I'épopéc
napoléonnienne les résultats d'une passion inhérente à la nature humame
abandonnée à elle-mhe : l'arnhition. Napoléon se révgle al016 eomme
l'ambition personnifiée : ambition insatiable, ambition perfide, ambition
sanguinaire, ambition acandsleuse, ambition avengle et ewtravagante,
ambition sacrilège.
Si la France s'était révélée infidèle à ea mission, I'Anwleterre se
présentait à I'Evêque de Québec eomme lc plus ferme eoutien Je la cause
du *: Tr6ne et de i'Autel rn eontre la Révolution. Elle est, dit-il, le
grand bouIevard sur lequel reposent toutes voa espéranem. Si elle triom-
phe, sa gloire sera votre salut et von3 assnrera la paix. Mais si elle-
succombe, c'en est fait de votre repos et de vos gouvernemens. Le funesle
arbre de la libcrté eera planté au milieu de vos vilIes ; les droi~s dc
I'hommt: y seront proclamés ; des réqnisitions d'argent épuiaeront vos
hiianms ; vos loix deviendront le jouet et la fable des arrogans ennemis
du genre humain ; vous aurez en partage tous les manx qui vous font
plaindre Ie sort dc la France ; vous serez libres, mais d'iine liberté oppres-
sive, qui vous donnera pou1 rnaitras le lie des citoyens, et abymcra dane
la poussière lea respectables chefs qui poedent maintenaiir votre emour
et votre eonfianee. " Mais l'admiratioii iémoignée à l'Angleterre par
Mar Pleasis ne se fonde paa uniqnement sur son attitude en faee dea
idées ~évolntionnajres, elIe s'appuie aussi eur la politique snivie par l'Ali-
Eleterre à l'égard du Canada depuis la Conquëte. Selon lui, I'higleterre
aurait adopté une véri~able politique conservatrice à l'égard des Cana-
diens En respectant leurs a droits les plus anciens et les plus légitimes . :
leurs propriété8 et leurs lois civiles qui portairnt *l'empreinte de la
royauté r.3' De elle avait aceordé à la religioii uii statut ptus libre
qu'à l'époqne du régime françaiu. Enhn elle avait instanrt un gouverne-
ment paternel ayant ia inodération en partage .. En ~ornrne il voyait
l'Angleterre comme la cont innatrice des traditions politiques et religieuscs
établies au Canada par la France de l'ancien régime.
a6 Strmnri de 1815.
80 Sermon de 17M.
37 Ibid.