Page 88 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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servant d'appui à la monarehie à laquelle il avait donné un caractere
divin. De Bonald eonclut : 4 Les soeiétée monarchiques ehrétiennes sont
donc le dernier btat, le terme e~tr6me du développement de la soeiété
extérieure et de la société intérieure ou religieuse. La preuve eat évi-
dente pujsgu'une société où la monarehie et le christianisme ont été abolis
à la fuis, est revenne aussitôt à l'état barbare d'une société idolâtre et
sauvage. i Cctte pensée eet sous-jacente et imprègne les deux wmons
de hi" PIessis sur la Révolution française.
hlL' Ples,is a été hanté pendan1 tout Bon é~iscopa~ par le phénomène
de la Rérolution fran~aise. 11 avait assisté inqniet à la marche du mou-
vement révolutionnaire et il en avait cherché I'enplicat ion. Sans doute
il voyait clans ees événements r le braa d'un Dieu vengeur * qui voulait
a châtier le monde m. =%ais il essai ait en même temos d'en déterminer
les causes eecondes. u Voilà vingt-six années d'evénements extraordi-
naires et dieparaiea. mais qui se tiennent, qui se lient, qni s'entrechaînent
et présentent de sérieuses réflexions à faire sur le ravages dc l'impiété
et sur les inconséquences dc l'ambition. r '' C'est alors que 1'Evêque de
Québec rl f velcippe la thèse de 1'Ecole théocratique pour inontrer la Révo-
lution cornine la conséquence inévitable de la philosophie du 1E" siècle
et Napoléon comme L'héritier de eette rEvolution.
filY' Plessis aperqoit nettement une discontinuité dans le mouveinent
historiqne entre le 17" et le 18" siècle. Selon lui, la France du 27" siècle
avait réalisé pleinement l'idée qn'il se iaisail d'une organi~a tion sociale
parfaite. Une société hiérarchisée dirigée par un monarque absolu, mais
paternel: marchant la rriain dans la main avec le clergé pout assurer le
bonheur clu penple ; une scicii.ié dans laquelle I'Eglise, comme au Moyen-
Age, avait . présenté aux hommes une iui telle que toules les constitn-
tions et les autorilés humaines n'en sauroient prodnire . . . une loi pure,
eans tache, qni domine les conscicnee et convertit les âmes " une
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société fondée snr les principes d'autorité et d'obéissance et, partant.
eapable de mairitenir I'honinie dans le droit ehemin. C'est à eette France
du 17' sièele qu'i I songeait lorsqu'il disait : r Ne vous paroit-il pae dur,
mes Frères, tl'ëtre obligés d'appeler ennemi un peuple auquel cette colo-
nie doit son origine ; un peuple qui nous a été si longlems uni par les
liens étroits du sang, de l'amitié, du commerce, du langage, de la reli-
gion ; qui nous a donnés des pères, des protecteurs, des gouvenieurs,
dea pasteurs, des moclèles achevés de toutes les vertus, dee souverains
chéris dont le gouvernement sage et inodéré faisoit noe délices et méri-
toit notre affeetion et notre reconnoissance. a 2B niais le 18" siècle était
venu et avait tout bouleversé.
La pensEe du 18" sièele, voilà, aux yeux de Mg' Plesfiifi, l'ennemi
qui, pour renverser la monarchie, s'itait attaqué d'abord à la religion.
C'est elle qui, par Ies idées de raison, de liberté, de tolérance, d'égalité
24 Ibid., vol. II, p. 35.
25 Sermon de 1799.
20 Sermon de 1815.
27 Sermon de 1810.
2s Sermon de 1799.