Page 87 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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relle  ou  la  famiüe,  aux  sociétés qui rapprochent  sans réunir  et  qui pro-
                             duiaent  sans conserver.  Ainsi  la  religion  philosophique,  le  culte pur  de
                             la  divinité,  du Grand  Eire,  de  l'he  des  êtres, le  théisnie conduit  infail-
                             li blernent  à  l'athéisme  ;  comme  le  gouvernement  philosa[)hique  dea
                             ~oeiétés pcilitiques,  la  division  et  l'équilibre  de3 pouvoirs,  aboutit  néces-
                             sairement  à l'anarchie.   le   De cetie  interprétation  de  la  pensée  du  18"
                             siéele se dégageaient  des conséquences extrêmement  graves : I'individua-
                             lisrne  entraînait  infailliblement  la  socii.té  vers  le  dFismc  et.  partant,  à
                             l'athéisme  ; sur le plan  politique, il acheminait Ia  socjeté ver9 la  démocra-
                             tie  ou  l'anarchie.  Et  De Bonald  conclut  : a Le projet  de  républicaniser
                             l'Europe  est  donc  le  projet  d'y  introduire  l'athfisnie,  ou  le  projet  d'y
                             introduire I'athéisrne,  ceIui  de  1s  i épublicaniser . r   En  somme la pen-
                             sée  de  De  Bonald  s'élaborait  sur les  ruine de  I'individualisrne.
                                 De  Bonald  avait  cherehé  le  foridernent  de  l'ordre  social  dans  un
                             ordre  divjii  primitivement  révéié  aux  honimes.   Vouloir  établir  la
                             société en  dehors  de cet  ordre révélé,  c'était  vouloir  enleier  à  Dien  tout
                             pouvoir  sur l'univers.  C'cd  en  partant  de  l'analyse  de cette  rérfilation
                             pritnitive  qu'il  eri  hait  arrivé  à  dégager  les  principes  du  goui7eriietnent
                             théocratique.   u La fin  de la  société, disait-il, l'ohjet  de sa  x olonté  géné-
                             rale,  st de  conserver  l'hornme  inteIlipetit,  par  la  conservation  de  la
                             sueiPté  religieuse  et de la  société politique,  et  elle a  des  moyens propor-
                             tionnés à ee donlile objet.  Pouvoir et  ioree de la religion.  ponr  conser-
                             ver  l'hoinnie  inrelli~ent par  la  réptessiori  de  ses  bolontés  dEpravées ;
                             pouvoir et force de la s~iété politique,  pour eonserrer I'honirrie physique
                             par  la  répression  des  actes  extérienis  de  ces  mêmes  volontés ; utiion
                             ititirne,  indiseolnble  des  deux  soeiétén  dans  Ia  répression  des  i olrintSs
                             par  la  répreasiori  des  actes  exicrieurs  et  dans  la  répression  de?  aeies
                             extérieurs  par  la  répression  des volontés.  D  2'   Dans  ee système le  pou-
                             voir  Be  présentait  conime  eswntiellement  autoritaire  et  traditionnaliste.
                             * Done  le  voloiiti:  genérale  de  la  soei&té, disait  De  Borialrl,  sera  riéces-
                             sairement  eonservat rice,  son  aniour  général  iiécersairemeiit  eotieerva-
                             teur,  sa  force  générale  tiéce5sairemerit  eoiisertatrice.  D ?"e   Boriald
                             a jou~ait :  La  société religieuse se joint  à la société politiqne pour  répri-
                             tner  les  volontEs  déprsvées (le l'honinie  ou  ses  passions.  TlIais  les  pas-
                             sious  naissent  avec l'honime  et  ne ~iieurent qu'avee  lui  ; la  re1ig:ori  doit
                             done c'emparer  de  I'hornme  social  ii  sa  naissanee  et  le  snivre  jusqu'au
                             tombeau.  Intemention  de  la  religion  dans  toutes  les actions  soeiales  de
                             l'homme  : première  toi  religieuse,  conséquenee nécessaire  de la  loi  ion-
                             damentale  de la  religion  publique. * ''  Ainsi  iondke.  la société tliéocra-
                             tique  telle  que conçue par  de De Riiriald  ne pouvait  s'épanonir  que  dans
                             la  eoexistance  du  christiaiiisnie  et  de  la  monarehie  atsolne  héréditaire.
                             La  nionarchie absolue s'imposait  eti taison  de sori prineipe  d'uriité  et de
                             perfectionnement  politique  et  religieux  ; le  christianisme  parce  qu'il
                             s'hait  toujonrs  révélé,  aux yeux  de De Bonald,  comme une force soeiale

                                        . .
                             lu Ihid.. vol. 1.  o. 140.
                             20  lbid.; vol. 1,  p. 340.
                             21  Ibld., vol. 1, p.  155.
                             a2  Ibid.. vol. 1.  p.  131.
                               ibid.; vol. 1;  p. 167.
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