Page 84 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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de 1'Evèque. A partir de 1792, il curnule eti même temps la fouction de
curé de Notre-Dame de Québec. Eu 1797, il est uommé Coadjuteur et,
neuf ans plus tard, il devient évêque de Québm. Dès ce mornent il
apparaissait comme le déposilaire d'uue longue tradi~ion qu'avaient
Iéouée à leurs successeurs Mx' de Laval et Mar de Saint-Vallier : tradition
u
d'austérité, de rigorisme moral et, même d'autoritarisme. Même
ennemis du Jansénisme, les évêques et le clergé du Canada au 17' siècle
, .
avaient été maraués. daus une certaine mesure. Dar ce courant mvstiaue
1 ' ' 1
auquel peu de personnes avaient écliappé eomplétcment à cette époque.
Eneore en 1759, M" de Pontbriand avait voulu expliquer la délaitc cn
disank au'il fallait v voir u le bras vengeur de Dieu D aui voulait unir
U
les irnpuretcs et les indépendances de langage. D'autre part, les évêques
du régime français au-aient trausmis à leurs continuaieurs dans l'épiseo-
pat uue profoude adniiralion pour les institutions arietoeratiques et
monarchiques. Cela avait favorisé l'acceptation par Ies dirigeants ecclé-
siastiques du régime instauré en 1763. Mg' Plesais ira jusqu'à voir dans
la Conquéte un événement providentiel. 11 pouvait alors dire de hlK'
Briand : a Mx' Briand, homme dc tête et de caractère, adopta le système
qu'ont suivi ses sueeesseurs de mainteuir toujours une grande liarmonie
et corres~ondance avec les gouverneurs. et de traiter toutes ses affaires
. ,
avec Ie gouveriieur lui-mhe, sans y faire intervenir aucun des of6ciers
subalternes. Un de ses principes était aussi de prendre liautement, en
loute occasion, les Uitércts du gouvernement à cœur, de faire profession
d'une très grande loyauté envers le Roi, et d'inspirer la même fidclité à
Bon clergé. r Pour MW Plessis, cette politique était aussi entrée dans
le monde de la tradition. Ce eulte pour la tradition, hlur Plessis l'avait
reçu, pour une bonne part, de M" Briand. u J'ai joui en da nt dix ans,
disait-il, de la conversakion de ce vénérable évêque. a Mx' Briand nous
apprend Iiii-méme la sigiiification d'une telle affirmation. a CM"] Hubert,
disait-il, est prudent, juste, modeste, fidèle au gouvernement. Je l'ai
nourri de mes maximes pendant douze ans qu'il adté mon premier secrt-
4 Alfred Ramhaud, Lu rie orugeuse PL douloureu~e de Mgr de Saint-Ydlier dans
La Revue de l'llniuersité Lat.al, vol. 1X, p. '10-109.
5 Saberdache rouge, rol. 311, p. 74-78.
0 MY' Pleesis au grancl-vicaire Bourre1 (15 irini 1807). Ibid.
7 MY' Plessis à Jacques Panel, cura cle L'I6let (30 décembre 181.5). 16id. Ce
tradiiionaliunie se révèle ericore dane la niêine lettre. a Je snia que nos thbolo-
1~ierie ue veuleut pas reeoiiiioitre le dêfuut de conseiitenienl des pareiis pour un
euipklieineiir cliriiiiani tlii mariage. Mais daiis la praiique on évite de lieurter
les liriucipes adoplés par la jiiclisprudcnce eivile, lorsqa'ils on1 une eonrce res-
peetable. Qnoique 1'Eglise soi1 moins sévkre qa'eux dans la maiiére présente,
il est néaiiiiioiiis vrai qu'elle déleste i'iudipendanre dcs jeunes geus . . . Nous
uc sommes pas au-clessu= cles loix. 11 faut respecler celles nièmes qui nous sern-
bleroien~ iniques parce que iious u'avoiis pas qualité pour rious y soujtraire et
encore moiiiè, polir les rtformer. 3'eii excepte celles qui seroienl éridemm~nt con-
iraires aux luix de Dieu oii de sou Eglise. Celle doui il est queslion ici, eéit
irks sagc. 11 vaur niieux qu'une ou deux filles maiiqueni leur érablissernent, qae
d'ouvrir 18 parle à la liccuce en passniii par deasua la dbpendauce où la raison
ei la religion, la loi ciiile et le boii seiis veuleni qiie l'on iienne les jeunes
gens.