Page 107 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Les gens du Détroit, après la Révolution américaine, voulaient avoir
des (erres de ce coté-ei ; mais elles étaient encore la propriété des Indiens.
Ce ne iut que le 21 mai 1790, au eours d'un Grand Conseil de chefs
Chippewas, Hurons, Ottawas, Poutawatomis, que la cession fut faite à la
Cuuroniie de tout le territoire sur lequel détendent aujourd'hui lea eom-
tés de Keiit et d'Essex-Elgin et une partie de Middlesex. Un grand nom-
bre d'habitants de Détroit se traiiaportant dans le Haut-Canada, et préfé-
rant demeurer sous la domination britannique, laissérent, à un moment
doniié, la ville de Détroit, avee seulemerit 5Uû âmes sur 2200 de popula-
tion. La plupart qui s'éloignait était compusée de Canadiens français,
mais il y avait aussi un certain nombre de Loyalistes. Cumme lea lots
étaient donnés gratuitement du &té eanadien de la rivière, au?: pionniers
qui voulaient y hâlir. Sandwich devint une loealité importante.
Pour parer au danger. ce qui était fort possible dans le temps que
les a United Empire Loyaljsts r ne wient tot uu tard noyés par l'élément
franco-ca~holiques, il avait été que~tion di.9 1i90. à Londres, de rappeler
l'Acte de Québec ei d'rir&aiijser le Canada en deu~ provinces dislinetes.
Lord Dorchester s'empresa alors d'éerire à Lord Sydney, du Ministère
des Colonies! que, si celie skparatiun élait effeetuée, il faudrait exercer
un soin particulier à protéger la propriété et les droits civils des colons
eanadiens de la riigion de Détroit r. En conséquence, u'était-ce pas
aux valeureux pionniers eanadiens-français du Détroit plutiit qu'à ceux
des bords du Saint-Laurent. que songeait Lord Granville, suecesseur de
Lord Sydney, Irirsqiie le 20 oetobre 17CH), il avisait à son tour Lord Dor-
chester de il tenir aoigneuwnient conipte, après la division, des prEjugés
et coutumes des habitants français . . . et de veilIer avec le même soin à
Ieiir conaervcr la jouissance des droit4 civils et religieux que leur garan-
tissait les artieles dc la eapitulation ou qu'ils devaient à l'esprit libéral
et éclairé du Gouvernenient britannique B. La recornrnandatioii fut prise
en &rieuse considération par les auteurs de 1'Aete Constitutjonnel de
1791, ear l'on y retrouve la préoccupation doniinante qui inspira 1'Aete
de Québec, à savoir : la conservatiun des usages, des eoutumes et des
droits civils des Canadiens français, dans toute l'étendne dn territoire
eonquis sur la Franec, Les articles 24 et 25 stipulent même que les
électciirs ct les députés auraient la faculté de prêter le serm~nt en anglais
ou en français suivant le cas *. "
Cet csprii de justice dût se nmnifeeter jusqu'au iein de l'Aasedlée
LégisIative du Haut-Cauada. Dés le 3 juin 1793, l'on y vote, à ln quasi
nnenimité da voir, a que les lois jusque li adoptéea ou qui pourraient
l'êire à i'avenir, seraient traduites en langue francaise, pour I'avan~a~e
des habitants du districi ouest de la Province et des autrm colone iran-
çais qui viendraient n'établir dans cclre province r. 10 D'OU l'on voit
déjà à près de 125 ans a l'avance, l'ignorance de l'hietoire ontarieaue
PL Ic fanatisme SUI~OUL de ce curé Irlandais de la paroisse Saini Patrice
Shortt & Doughty, Docummts rehifs à PHiaioim Constit&nnrUc du Cana&,
édition française, Tome II, 626.
0 Shortt & Doughty, op., cit., Tome II, 635.
10 Extrait du Sixième Rapport du Bureau des Archives, Toronio, 1911, eig A h
Chambre dm Communea par Sir John A. MacDonald. Ch. Débais, Howe ui
Comrnons, 1890, col. 895,