Page 104 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Li déiiiiitive, ce fut encore le elergé qui uaa de sa bienfaisante influ-
ence, pour empêclier tout au moins le peuple canadien-français de se
joindre aux insurgés et qui l'engagea à garder une etricte et nécessaire
neutralit;, ce qui pernijt à Carletoii de conserver le Canada à l'Angle-
terre. Monseigncur Briand, de Québec, lança, le 22 mai 1775, un maii-
dement contre tous eeux qui oseraient maiiquer à leur serment d'allé-
geanee. r Vos semieiiks, votre religion vous iniposent une obligation
indisuensable de défendre de tout votre ouv voir. votre ~atrie et votre
rai. 'Fermez donc, cliera Canadiens, lesaoreillei, et n7Pfeouut pas les
&ditjeux qui cherclient à vous rendre mal heureux, et à étouffer dans
vos eœur8, les sentiments de soumiesion à vos légitimes supérieurs, que
l'éducation et la religion y avaient gravés . . . Il ne s'a~it pas de porter
la guerre dana ke ptovinees éloignées ; an vous demande seulement un
coup de main pour repouser I'ennmi et empêcher l'invasion don1 cette
pro;ince est menacée. ;
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Malgré les offm alléehantes et les sollicitations qu'on leur fit, les
Canadiens français de Détroit et de Sandwich, pour la plupart comba-
tirent ensembla ponr l'Angleterre, durant la Guerre d'lndépendanee.
Puis, les deux groupes eurent à snbir la crueiie épreuve de la séparation
politique. Le 3 aeptemhre 1783 était sipé à Paria, le méniûrable traité
de Versailles, par lequel ['Angleterre reeonnaieseit la pleine et entière
indépendante des Treize colonies américaines ou dee nouveaux Etats-
Unis. C'&lait la prenijère nation libre du Nouvcau-Monde.
Le iraiié iût riti6i. par le Conprks américain le 14 janvier 1784 ei
par I'Angle~~rre, le 'l aoiil suivant. Les Américains réclamaient toui ce
qui, après la conquête du Cunada. fut di.taché de ce paya, pour agrandir
les provinces voisines ; la cabinet britannique Fe voyait contraint d'en
faire la cession. . . Ainsi, le Canada perdait, uvec les posles de traita
livrés aux Elais-Unis sur 1~3 Lwj, une grande punie dli cornnierce pro.
Grable qu'il faisait avec leo irihus sauvages de l'ouest.
Plus de la moitié des Canadiena fran~ais établis dans ees coiitrées,
devenaient dn coup Américains, sans néanmoiiia cesser d'être Français.
1R Détroit, leur cheï-lien étsit rayé du iiombre dm villes britanniques.
L'un dca résultats dn traite de Versailles fut l'exode de 45 à 50,000 loyal-
istes, qui quitlèreiit lem Etata-Unis pour s'établir dans Ies provinces mari-
times et le Haut-Canada.
Pour ménager certaiiis intérêts en cause des denx côtés de la rivière,
il est entendn que l'exécution de la clause relative au transfert d'aUF-
geance politique, sera différk jnsqu'cn l'année 1796.
Commenl se fait-il donc qu'à parlir de 1783 jusqu'cn 17% et marne
plusieur. années aprèa. I'Anglelcrre ganlera de fail sri juridiction ei en
dominalion sur Détroit, malgré le iraiié de Verunilles ? La Révolution
amiricainr a pris fin avec la Guerre de ~Indépendnnce et I'ottention da
I'tmancipation et de la liberté poliriquca. Pourquoi faut-il altendre au
traiié de Jay pour que Déiroii parse en définitive au Eiais-Unis ? Le
juge eii chef Cambrll, du Hnur-Canada, qualiEe pont sa part cetle trio-
porisatioii . d'usurpation arbitreiro cl néfaste. à 1'Angleterrc. On peut
bien préauiner que la Graiide-Ilreiagne ne voit pae naus une vive irislesse,
5 big' TAU. LLJ ivéques de Qlrébec, 1889, Briand, Ch. VI, 326-327.
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