Page 103 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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lm ~lone aristocratiques de la ville-lumière avec ses gros souliers de
bœuf et non éternel habit de vulgaire étoffe brune. h Français ne
voyait-ih pas, en toutes cee circonetances, une belle et bonne occasion de
revanche, de leur humiliante défaite en 1760 ?
Le général francais Lafayette était déjà prêt à partir pour i'Arnéri-
que, vers Philadelphie, avec un bâtiment équipé à ses frais. Il était riche,
indépendant et poussait lee choses rondement.
Sans doute, il recevait l'aide du comte de Broglie (Bro-y), qui jouail
un rôle important dans la vinule diplomatie de Louis XVI. De Broglie
(Bro-y) réunit, pour faire tacorle à, Lafayette des officiers en disponibi-
Iiti et prépara dans un pon espagnol un vaisaeau destiné à la traversée.
Lafayette ~'embarqueit en 1777 au Pas~aye, éludait les ordres officiels,
peu s8rieusernent exécutés. car le gouvernement françaia penchait déjh
du côté des insurgés américains. rn Le marquis de Noailles, ambisliadeur
à Londres, est son oncle ; Lafayetic ne crsignait pas de comprometire la
diplomaiie du repréwntant du roi de France. de niénie qur le mariniuni
d'effet favorable que son départ pouvait produire Iut obleau en Anglc-
terre, s'inquièïa peu des incoiivtnienta gui devaient rejaillir sur ye* pro-
ches ou sur son payu. * a De Philadelphir, le baron d'Estaing lance le
plua chaleurcux appeI à la 6ené naiionali: drs Canadiens Iran ai*
tirden sont enmm nouvriier dana rr temps-ü, ri beaucoup dr ~inidh:
i'y Isisaent émouvoir.
Washington reçut sans tarder la visite de Lafayette qui venait à
peine d'amarrer son vaiswau aux quais de Philadelphie. a Le sage
Washington a'aitache à lui, ne lui ménage pas ses conseils qui ne furent
pas toujours suivis. Le bruit de ses succés grossis par la voix publique
revenait à travers l'Océan j usqu'à hl adnme de Lafayette, qui presque
sule daiis sa famille, avait approuvt la résolution par laquelle la jeu-
nesse inocccupée de son mari trouvait une issu et un but. Flatté sans
doute rl'ctre ainsi défendu à son propre foyer, bon horrune au iond, mal-
pré sa légèreté, lc général se montre de loin affectueux et aimable dans
ses let~res à sa lemme que l'on a jugé à propos de publier. Tout au plua
peut-on Lui adresser le léger reproche de s'étendre avec trop de com-
plaisances sur des actions de guerre plus honorables qu'éclataiites. r
Qiie va proposer Lafayette au grand Washington ? Tout simple-
ment d'envahir le Canada sous les auspices de la France. ANWZ de
toupet, d'indiscrétion et de hardies= de monsieur Lafayette ; le génie
politique du célèbre homme d'état américain refuaa la proposition parce
qu'il y flairait qnelque chose d'irnpolitique et de maleain pour les futura
Etats-Unis.
Il craignait, en effet, la possibilité pour sa jcune Républiqu~, de se
voir tassée, serrée de ~rop près, et, peut-être niênie, écrasée par un gknani
voisin. Etani à la veille dn sorlir des griffes de l'Angleterre, il avait
ceriuincmcnt raison d~ nr pas vouloir iomber éventuelleinent dnns les
patles d'unc France aristocraiique qu'il n'aimait pas non plus de tout aon
cœur. C'pût été, pour Washington, tombpr de Charybde en Scylla que
d'eccepter la paiie de velour de Lafayeiie dans une uussi grave aven-
ture ; il e'en gards bien.
3 M6moirr.i dr Laj~?,erte. Tome 1, p. 68.
4 Anaiole dr Gublier. Le Gliilrd de Lnlayerre dans : Lrj illurruiiuns ci le3 rilé-
britér du XIX' ~ikric. pari^, edjrion Blond. 413.