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144 MON8EIGNEUR GR4NDIN J'OUB P4BLE ...
notre force dans nos peines, notre conseil dans le
terrible ministère que tu as et que j'espère avoir à
remplir; que je voudrais bien t'en voir une comme
la mienne; cependant, sois bien sûr, la croix n'est
pas seulement consolante pour l'Oblat; et si en bai-
sant la tienne tu ne gagnes pas d'indulgence, tu
prouves du moins à Dieu que tu l'aimes.
Je n'ai pas manqué de me consacrer entièrement
à Marie le jour de mon Oblation, je lui ai consacré
tout moi-même, ma famille dont elle prendra soin
pour moi, je lui ai surtout parlé longuement de toi,
et hier, après une messe où j'ai fait la. sainte com-
munion pour toute notre famille, j'ai mis notre con-
sécration sous les pieds de notre Mère. Je n'ai pas
osé mettre aucun nom; mais (une) Mère n'a pas
besoin pour reconnaître son fils de lui demander
son nom. Je suis convaincu qu'elle m'a bien com-
pris.
OUllND LE BRllS DE DIEU S'APPESANTIT 1
Apris avoir consolé 8a cousine des peines qui l'accablent, le jeune
Évêque lui fait part de ses propres misères pour 'tabUr
la mission de la Providence. Ce fut l'une des plus dures
période! de toute sa vie.
Je profite de quelques instants de repos pour
venir m'entretenir a.vec vous. Vous ne recevez point
mes lettres, me dit-on. J'en' suis réellement oon-
trarié; mais ce qui me fait de la peine surtout, c'est
de vous voir vous-même dans l'affliction, de con-
1 Lettre à sa cousine Sœur Anne-Marie. Carmélite. -
lIi••ion de la Providence, le 12 avril 1868. _ CFG