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cet exercice mieux que tout autre nous fait connaître
le prix des âmes. Je t'assure que pour mon compte,
c'est en faisant le chemin de la croix que ma vocation
s'est affermie. Il me semble que pour nous cet exer-
cice doit nous être d'autant plus cher que nous avons
plus besoin de consolation. Afin de te faciliter le
moyen de ne jamais manquer à le faire, je tâcherai
de t'envoyer un crucifix avec lequel tu pourras faire
le chemin de la croix dans ton lit si tu es malade, en
voyage, couché, assis, debout, peu importe. Seule-
ment pour profiter de ces avantages, il ne faut pas
qu'il en soit érigé un près de toi et que tu puisses
aller le faire dans ce lieu. Au moyen de cette croix,
j'ai pu l'année dernière faire le chémin de la croix
en chemin de fer. Monsieur le Supérieur des Mis-
sions Étrangères (me l'avait donnée T) justement
quelques jours avant mon départ. Cet avantage, la
manière dont elle m'avait été donnée me faisait aussi
beaucoup tenir à cette croix; mais on m'en a donné
une le jour de mon oblation qui m'est infiniment plns
chère. Cette croix désormais ne doit plus me quitter;
peut-être qu'un jour elle sera mon unique compagne
et probablement mon unique consolation. Aussi je
l'aime ma croix, je l'aime et la baise sans cesse et
chaque fois je gagne cent jours d'indulgence et qui-
conque la baise en gagne autant. Oh 1 si tu savais
combien je suis heureux de l'avoir; ce sera l'arme
dont je combattrai le démon; elle est suspendue à
mon cou par un cordon et passé à ma ceinture com-
me une épée. La nuit, je la tiens à deux paires de
mains comme un vieillard tient son bâton et j'espère
que je mourrai en la tenant de la sorte. Oh 1mon
cher frère, attachons-nous à cette croiX; eUe sera