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112 MONSBIGNBUIl GIlANDIN VOUS PAIlLE • ••
sentir à faire; je préfère vivre vingt et même trente
ans de moins à Saint-Albert et mourir à mon poste,
que d'aller me faire dorloter et mourir lentement en
France. J'aime à aller rondement en tout. Du reste,
la dernière et la plus importante prédication d'un
évêque missionnaire est celle de sa mort, et je tiens
à n'y pas manquer; et pour cela elle doit avoir lieu
à son poste. 'Je vous dirai là-dessus toute ma pensée.
Je mourrais plus heureux dans un campement,
assisté seulement par un grossier sauvage, qui irait
à peine me puiser de l'eau à la rivière, que je ne le
ferais au milieu de ma famille ou de ma congréga.
tion, entouré de tous les soins que la charité et
l'amitié peuvent inspirer. Je n'ai aucune dévotion
à la mort; je l'éloignerai tant que je pourrai; s'il ne
me faut que passer un hiver en France pour me
guérir et me rendre capable de tra.vailler encore, je
croirais devoir m'y soumettre; autrement je n'y puis
songer.
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LA FIlAN[E MISSIDNNAIRE'
En dêpit des persécutions que le gouvernement françatl fait aIorl
subir à 1'1:glise, la France continue son apostolat mission·
naire.
Je reçois aujoùrd'hui même ta bonne lettre du
21 décembre. Je t'ai écrit moi-même à peu près dans
le même temps. Je le fais de nouveau et de suite
pour te remercier de tout ce que tu fais pour mes
chères missions, pour remercier par toi, si je puis,
1Lettre lo Ion frère l'abbé Jean. _ Ottawa, II 6 jann••
1883._ CFG