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il ne saurait réellement avoir aucune des autres qua·
lités.
SI TU VEUX tTRE MISSIONNAIRE 1
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Monseigneur Grandin tenait à détruire toutes les fausNs idées
chez ceux. qui manifestaient le désir de le suivre en mis- 1
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sion. Il leur disait franchement les peines physiques et i
,
morales qui les attendaient.
Tu me demandes, mon cher enfant, des détails
particuliers sur mes missions. Je vais autant que
mes missions ne se ressemblent pas et ce que je i
possible tâcher de te satisfaire. Seulement toutes
t'en dirai ne sera plus vrai dans quelques années. , 1
Toutes les misères, dont tu m'auras peut-être enten-
du parler, ont extrêmement diminué; même nos voya-
ges ne se font plus aussi péniblement qu'autrefois, 1
du moins dans cette partie de mon diocèse où les
habitations sont plus rapprochées. Où l'on souffre le
plus, c'est au commencement des établissements.
Figure-toi arriver au printemps à une place où il
n'y a rien. Si tu as la chance d'avoir un ou deux
frères capables, tu ne souffriras pas absolument;
mais si tu n'as que des serviteurs tels qu'ils sont le ; ,
plus souvent dans le pays, tu auras vraiment à souf- , ,
frir. Tu te feras bâtir ou tu bâtiras toi.même, avec ~
beaucoup de difficultés, une baraque provisoire pour 1
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y passer l'hiver; tu devras calculer pour te procu.
rer des provisions pour toi et tes serviteurs pour ce
long hiver, faire faire des rêts pour pêcher, chercher \ ,
1 Lettre à son neveu le P. Henri Graodin. - St-Albert, le
8 août 1872. - CFG
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