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APOSTOLAT MISSIONNAIRE              97


               MON AMOUR NE REFROIDIT PAS 1

             Oui, bien chers parents, mon cœur Mt toujours
         le même à votre égard; l'immense distance qui nous
         sépare, le froid de 33° centigrades qui me fait trem·
         bloter auprès de mon feu ne sauraient diminuer ni
         refroidir son amour pour vous. Tout en devenant
         sauvage je suis resté aimant et reconnaissant. Der-
         nièrement, je prêchais mes gens sur l'amour que
         les enfants doivent avoir pour leurs parents, et la
         reconnaissance que chacun doit à son pasteur. Il me
         semble que je sentais et comprenais si bien ce double
         devoir que j'étais tenté de me croire éloquent, et
         un peu plus, j'aurais eu assez d'orgueil pour me don-
         ner comme modèle, malgré mon éloignement volon-
         taire de mon pays et de vos personnes, éloignement
         qu'une vieille commère d'Evron me disait, il y a six
         ans, être un signe infaillible de la dureté de, mon
         cœur et de mon peu d'amour pour vous. Cette pau-
         vre vieille aurait voulu que je vous eusse aimés au
         détriment du bon Dieu; elle était mère, et plus mère
         que chrétienne. Tous les jours, bien chers parents,
         et sans en omettre un seul, je parle de vous à Jésus
         notre Père et notre Frère, à Marie notre bonne Mère,
         et je demande que vous soyez tous aussi parfaits que
         possible dans la position 'où la divine Providence
         vous a placés; mais que tout en étant d'excellents
         parents vous soyez avant tout d'excellents chrétiens;
         un bon chrétien sera toujours un bon père, un bon
         fils, un bon ami, tandis que n'étant pas bon chrétien,

             1 Lettre IL ... parent•• _ Il. IL la Cro•••• 12 dé..mbre 1866.
         -CFG
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