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        LES ADIEUX, MOMENT ptNmLE DE LA VIE 1

        Monseigneur Grandin était revenu en France en 1869, pour être
            Ia.cré :tlvêque. Avant son retour au Canada, 8a famille est
            aUée lui dire adieu à Paris. Chaque fois qu'il devra répéter
            cu adieux, ee seront de nouveaux déchirements pour l'lme
            sensible de l'l!Jvllqus.

            Je veux encore, avant de quitter l'Europe, vous
        donner des nouvelles de votre missionnaire et pro-
        fiter !K'ur cela de la facilité que j'ai encore aujour-
        d'hui. Je voudrais qu'il me fût toujours possible
        de vous faire parvenir mes lettres aussi prompte-
        ment que celle-d; mais c'est une consolation que
        ma position ne me permet pas d'espérer. J'ai passé
        quelques mois en France, et en partie près de vous.
        Nous avons pris part ensemble à de bien belles fêtes
        qui, bien qu'elles n'eussent rien qui pût en diminuer
        la joie, avaient cependant le triste sort des fêtes de
        la terre: c'est de devoir finir. Oui, chers parents,
        toutes les joies de cette vie finissent, mais en revan-
        che, les peines doivent finir aussi et seront rempla·
        cées par un bonheur qui ne finira plus. Courage
        donc 1 notre séparation, si longue qu'on puisse la
        supposer ne sera que momentanée.
            Vous m'aviez fait promettre, chers parents, de
        ne pas partir cette fois sans vous dire adieu. J'ai
        voulu tenir parole n'ayant pu aller vous voir, vous
        êtes venus vous-mêmes, je vous en remercie. Mais
        v-ous avez compris que si autrefois j'évitais les
        adieux, e'était autant pour m'épargner la peine que
        pour vous l'épargner à vous-mêmes. C'est là le mo-
            1 Lettre à ses ps_te. _ Liverpool, 80 avril 18BO. CFG
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