Page 26 - monseigneur
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Une fois mariés, On allait souvenl en vacances à la maison paternelle. !cl, ce sonl
les enfants de mon frère Hervé avec mes enfants. Ils aimaient ça faire les foins!
À l'automne, pour la récolte, nous avions deux racks
(grandes voitures); un simple pour un cheval et un double
pour deux chevaux, puis une charrette à deux roues. C'est
mon père qui avait fait ces racks. De grandes planches
longues, appuyées sur deux essieux, et de bonnes roues.
Nous avions deux forgerons, au vi1Jage, et un voiturier.
Les racks avaient deux échelettes, une en avant et une autre en
arrière, plus basse. De chaque côté, il y avait des supports à
ridelles avec un espace libre entre les roues. Les hommes s'as-
seyaient là, les pieds pendants, pour aller dans le champ, et
c'était plus commode pour placer le foin ou le grain dans le
rack. Nous, les enfants, nous nous tenions dans les échelettes
comme de petits singes! Et en route, en chantant! Nous reve-
nions couchés sur la charge et nous descendions en arrivant à
la grange, car, la charge étant très grosse, nous nous serions
fait accrocher dans la porte. Les chevaux prenaient leur élan
et hop! c'était rare qu'ils devaient se reprendre. La décharge
de ces racks se faisait à la petite fourche. C'était long et fati-
gant, mais les récoltes n'étaient pas grosses dans ce temps-là.
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