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Germain Lemieux
sur le billochet *
* Le billochet, siège officiel du conteur, donnait à celui qui l’occupait le droit de
parole et l’autorité découlant de ce privilège.
Jean-Pierre Pichette Le présent numéro, qui a pour thème les « Contes et légendes de
l’Ontario français », aurait certes été incomplet sans la présence du père
Germain Lemieux, son plus insigne promoteur. Surtout en ce moment
où l’actualité ramène à la surface certaines des valeurs pédagogiques
Ethnologue, professeur titulaire qui l’animaient. D’une part, sa parution coïncide avec la toute récente
de littérature orale à l’Université déclaration de l’Université de Sudbury [12 mars 2021] qui prend
de Sudbury (Ontario) puis
à l’Université Sainte-Anne finalement le parti de la francophonie et promet de se mettre au service
(Nouvelle-Écosse), Jean-Pierre des Franco-Ontariens en confiant à son recteur le mandat d’entamer
Pichette a occupé la chaire de les démarches pour qu’elle « devienne, dans les meilleurs délais, une
1
recherche COFRAM en oralité université gérée et contrôlée par et pour la francophonie ontarienne » .
des francophonies d’Amérique. D’autre part, le lancement du film Le Club Vinland [2 avril 2021] arrive
Membre fondateur de la Société aussi à point nommé, puisqu’il présente un religieux éducateur qui,
Charlevoix, dont les Cahiers pour motiver ses élèves, ouvre des voies hors des sentiers battus, quitte
Charlevoix sont voués à l’étude à s’attirer la réprobation de ses supérieurs. On verra par des extraits
de l’Ontario français, il dirige de l’entrevue que le père Lemieux accordait à l’auteur comment son
Rabaska, revue d’ethnologie de parcours s’accorde à ces deux événements.
l’Amérique française depuis sa
création. Germain Lemieux
Né le 5 janvier 1914 à Cap-Chat, dans le comté de Gaspé au Québec,
Germain Lemieux fréquente l’école primaire de son village (1920-1928)
avant d’entreprendre ses études classiques au Séminaire de Gaspé (1928-
1935) dirigé par les Jésuites. Entré dans cet ordre en 1935, il entreprend sa
formation à Montréal et est nommé à Sudbury en 1941 afin d’enseigner
les institutions grecques et latines au Collège du Sacré-Cœur. Le père
Lemieux finira par s’y installer à demeure. À l’exception de séjours
d’études à Montréal, pour sa licence en théologie, et à Québec, pour sa
maîtrise et son doctorat en études canadiennes, il passera la plus grande
partie de sa carrière active en Ontario, comme professeur d’histoire à la
nouvelle Université de Sudbury (1957) et à l’Université Laurentienne.
Il sera ensuite professeur de folklore, d’abord lors d’un passage à
l’Université Laval avant de revenir s’adonner pleinement à l’enquête
folklorique et fonder en 1972 le Centre franco-ontarien de folklore
(CFOF). Il retourne à l’enseignement au moment de l’implantation
du programme de folklore à l’Université de Sudbury (1975), puis
sporadiquement jusqu’en 1988. En 1981, le CFOF s’établit au centre-
ville de Sudbury, où le père Lemieux se consacrera à l’édition de ses
collectes de récits folkloriques jusqu’en 1993, puis continuera d’occuper
1 Il y a eu plusieurs développements dans le dossier de l’Université de Sudbury et de l’Université
Laurentienne depuis le 12 mars dernier. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le
Regroupement étudiant franco-ontarien (REFO) et l’Université de Sudbury se penchent encore sur
la question d’un meilleur accès à l’éducation en français dans la province. L’actualité bouge plus
rapidement que l’horaire de publication de notre magazine.
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