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28              LA COLONISATION DANS QUEBEC

                  La terre produisait bien.  "Dieu a tellement béni les labours, écrit
             la Mère de l'Incarnation, en 1650, que la terre donne des blés très bons
             et en assez grande quantité pour nourrir ses habitants.  L'air y est plus
             chaud à présent que la terre est plus découverte et moins ombragée de
             ces grandes forêts qui la rendaient si froide" (1).

                                    Concessions de seigneuries.

                  La compagnie avait cependant concédé, depuis 1637 un certain nom-
             bre de seigneuries. En 1637, D'Autray, à Jean Bourdon et Godefroy à
             Jean Godefroy; en 1640,Deschambault à François de Champigny; en 1646,
             la rivière du Sud, les iles aux Oies et aux Grues, à M. de Montmagny;
             en 1647, St-Gabriel, à Robert Giffard, Partneuf, au sieur de la Potherie,
             Gentilly, à Nicolas Marsolet, Repentigny et Bécancourt, au sieur Legar-
             deur de Repentigny; en 1649, Vieux-Pont, à Michel Leneuf de Hérisson,
             Jacques-Cartier, à Anne Gasnier, femme de Jean Bourdon; en 1651,
             Sillery, aux sauvages chrétiens; en 1652, Gaudarville, à Louis de Lauzon,
             Ste-Croix, aux Ursulines, St-Ignace, aux religieuses Hospitalières, la
             Rivière-des-Prairies et l'Assomption, ù M. de Lauzon de Charny; un fief sur
             la rivière St-Charles, à\Tarie Guillemette Hébert; en 1653, La Pointe-
             aux-Trembles ct la Nlalbaie, à Jean Bourdon, Grm,bois, à Pierre Boucher;
             Mille-Vaches, à Robert Giffard, la Pointe-à-la-Caille, à ~oêl l\Torin;
             en 1655, St-Etienne de Lauzon, à Etienne de La Fond; en 1656, StDenis,
             à Juchereau de St-Denis, la Pointe-du-Lac, à JeanSeigncuret; en 1657,
             Longueuil, il Charles Lellloin~. (2).
                  Les d6frichement"s étaient fort peu avancés dans toutes ces seigneu-
             ries qui n'existaient réellement que sur le papier.
                  Le 11 juillet 1û.58, un nouveau gouverneur était débarqué à Québec,
             Pierre de Voyer, vicomte d'Argenson.      L'ann(,e suivante, on recevait
             avec grande pompe, le premier évêque de la Nouvelle-France, Franyois-
             de-J\Iontmorency de Laval.    Enfin il faut signaler à l'automne de 1659
             l'[urivée d'une recrue organisée en France, par 1\1. dé la Dauvers'ère de
             la compagnie de Montréal, comprenant 109 personnes, dont 17 ou 18
             jeunes filles pour Qu(,bec (3).
                  La joie causée par l'arrivée de l'év~que et d'un groupe ausHi impor-
             tant de colons et de soldats fut de courte durée, car on apprit au prin-
             temps de 1660, par un prisonnier, que les Iroquois étaient sur le point
             de venir attaquer Québec et de mettre le pays à feu et à sang (4).
                  Dollard et ses compagnons sauvèrent la colonie, mais ce ne fut
             qu'un moment de répit; pendant l'été de 16t)}, ces barbares furent
             encore plus agressifs que les années précédentes, tuant ou emmenant pri-
             sonniers plus de cent Français et poussant leurs incursions jusqu'au Cap
             Tourmente (5).

                  (l)-Lettres de la Mh" de l'Incarnation.  Richaudeau II, pp. 136 et 137.
                  (2 )-Les titres de concession de ces différentes seigneuries sont contenus dans le premier volume
             des Pièces et Documents relatifs à la Tenure seigneuriale, 1853.
                  (3)-E. Z. Massicotte, Canad.-Antiq., 1913, pp. 63 et 219.
                  (4)-Lettreo de la Mère de l'Incarnation-Richaudau II, pp. 148 et149.
                  (5)-Lettres de la Mère de l'In('arnaticn, Richaudau II, p. 203.
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