Page 42 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE 27
les Habitants s'engageaient à pourvoir à l'entretien du gouverneur,
des soldats et à la défense de la colonie.
Cette compagnie appelée "des Habitants", ne renfermait cependant
aucun habitant dans le sens local du mot. Elle était formée de six ou
sept gentilshommes: LeGardeur de Repentigny, de Tilly, Leneuf
de la Potherie, du Hérisson, Jean et Paul de Godefroy, Robineau de
Bécancourt, J uchereau du Maure, des Chastelets, Olivier le Tardif,
Jean Bourdon, qui ne cultivaient pas la terre, préférant exercer des
fonctions publiques (1).
Les Iroquois qui étaient venus signer la paix aux Trois-Rivières en
1645, reprirent les armes au printemps de 1646, plus féroces que jamais.
Après un massacre général des Hurons, ils étaient devenus maîtres de tout
le Haut-Canada.
M. de Montmagny, découragé d'un tel état de choses, demanda
son rappel en 1648. M. D'Aillesboust, son successeur, fut remplacé en
1651, par M. de Lauzon qui ne fit pas mieux que ses prédécesseurs pour
secourir la colonie.
La situation était devenue tellement désespérée dans l'été de 1650
que l'on songeait à retourner en France (2). Montréal était le point
de mire des incurs:ons des Iroquois. En 1651, le péril iroquois y
était si redoutable qu'on obligea tous les habitants à se retirer dans le Fort
et la garnison à se tenir dans l'Hôpital où l'on demeura pendant quatre
ans et demi (3).
L'arrivée de M. de Maisonneuve, en 1653, avec une recrue de 108
hommes, tous propres au métier des armes, fit renaître un peu de con-
fiance (4).
De nouveau en 1654, les Iroquois demandent la paix et
l'on jouit d'une accalmie pendant l'été de 1655. Le carnage recom-
mence l'année suivante.
La région de Québec qui jusque-là avait été relativement
épargnée, fut cruellement éprouvée. Le 20 mai 1656, ces barbares
surprirent les Hurons refugiés à l'île d'Orléans, en tuèrent six et
emmenèrent les autres captifs. Les colons de la côte de Beaupré, de la
banlieue de Québec et de la côte de Lauzon vivaient dans des alertes
continuelles. "C'est le fusil en bandoulière que l'on promenait la char-
rue à travers les troncs d'arbres calcinés. Les femmes faisaient le guet
et donnaient l'alarme. Dans les postes avancés des sentinelles veil-
laient sur des points élevés. A 1)1 moindre alerte on se repliait sur le
village. A l'époque des semences et des récoltes, on dispersait les soldats
dans les côtes pour aider aux habitants. Quatre coups de canons tirés
des forts annonçaient le danger. C'était le signal de la retraite et tout
le monde rentrait des champs (5)."
(1)-B. SuIte. M. S. R. C. 1896. Sect. J. p. 16.
(2)-Lettres de la Mère de l'Jncarnation-Richaudeau. II p. 150.
(3)-Garneau. Rist. du Canada. 5ème Edit. Vol. I. Append. CXLIIJ. p. 562.
(4)-L. Z. Massicotte. Canadian Antiquarian, 1913, pp. 171 et seq.
(5)-J. Ed. Roy, La Seigneurie de Lauzon, Vol. J, p. 179.